Cette semaine est importante pour les investisseurs, car elle nous donnera une indication du bazooka monétaire que la BCE pourrait dégainer.
Lors de sa dernière réunion de juillet, la BCE avait déjà donné un signal fort, indiquant qu’elle s’apprêtait à lancer un impressionnant paquet de nouvelles mesures de relance sur les marchés. L’objectif est de stimuler la croissance et de maintenir l’inflation à un bas niveau.
Les marchés ont réagi avec enthousiasme. Les taux d’intérêt des obligations d’État à deux ans, qui sont particulièrement sensibles aux anticipations de taux d’intérêt, sont actuellement cotés en dessous du taux de la facilité de dépôt de la BCE, fixé à de moins 0,4 %. Et ce, sur presque tous les marchés de la zone euro.
Président sortant
Le président de la BCE Mario Draghi, dont le mandat s’achève en novembre, a déjà indiqué être prêt à mettre le paquet. Il veut notamment dépasser les attentes du marché, mais est également confronté à une opposition dans ses propres rangs. En effet, plusieurs membres du conseil d’administration de la BCE doutent de l’utilité de cette politique.
Investment Officer s’est donc entretenu avec différents stratèges de grandes banques et gestionnaires d’actifs. La majorité d’entre eux s’attendent à ce que la BCE sorte une politique très agressive. Certains analystes tablent même sur une double baisse des taux d’intérêt, à savoir de 0,1 point de pourcentage ce jeudi, puis de nouveau en décembre, lorsque la nouvelle présidente Christine Lagarde convoquera pour la première fois le conseil d’administration. En outre, 40 milliards d’euros de nouveaux rachats d’obligations mensuels sont attendus.
Cela devrait suffire à pousser les taux d’intérêts obligataires encore plus loin dans le négatif. De grands acteurs ont continué à racheter des obligations ces derniers mois, même avec des taux d’intérêt négatifs. La raison pour laquelle ils l’ont fait est désormais claire : les taux d’intérêt vont probablement continuer à baisser. Les analystes visent maintenant un taux allemand à 10 ans de 0,8 % d’ici la fin de l’année, contre moins 0,61 % actuellement.
Déception
Toutefois, les marchés risquent d’être déçus si la BCE ne fournit pas les munitions nécessaires. Il est également possible que Draghi renonce sous la pression de ses collègues et lance un programme de rachat mensuel de seulement 25 milliards d’euros.
Obligations
Dans l’intervalle, la ‘bond frenzy’ se poursuit. Les obligations investment grade aux États-Unis se vendent comme des petits pains, pour 74 milliards de dollars. En conséquence, le volume total des obligations à intérêt négatif a déjà atteint 16 billions de dollars. Les États-Unis, en particulier, attirent beaucoup d’argent parce qu’ils offrent des rendements relativement élevés et que le dollar reste fort.