Quelle est la particularité de la chambre d’hôtel 522 ? Pourquoi a-t-il souvent quitté son employeur au bout de huit ans par le passé ? Et comment Mick Jagger a-t-il changé sa vie ? C’est ce qu’Erik Joly, économiste en chef chez ABN Amro Belgique, nous explique dans Le Miroir, le podcast dans lequel des personnalités de premier plan du monde de la finance parlent de leur carrière, de leur vie et de leurs passions.
22 minutes, 23 minutes et 24 minutes. C’est précisément le temps nécessaire pour se rendre du domicile d’Erik Joly à Keerbergen jusqu’aux autoroutes menant respectivement à Malines, Louvain et Bruxelles. Ce n’est pas un hasard si l’économiste en chef chez ABN Amro Belgique connaît les durées des trajets à la minute près. Il y a quatre ans, lorsqu’il cherchait un nouveau lieu de vie, il a éliminé tous les endroits situés à proximité d’une autoroute. « Je viens de Rhode-Saint-Genèse et j’y ai vécu jusqu’à il y a quatre ans. En termes d’accessibilité, c’était absolument parfait, mais la proximité de la métropole bruxelloise présentait aussi des inconvénients. Nous avons vu le paysage urbain changer du tout au tout, c’est pourquoi nous avons choisi de nous installer plus loin de la ville. »
À Keerbergen, Joly mène une vie plus retirée. « Ma femme et moi menons tous deux une carrière active et ne ressentons pas le besoin de participer à des fêtes de quartier. Et ce n’est pas pour jouer les asociaux, mais simplement pour consacrer le temps disponible aux choses importantes. » Cependant, Joly ne tourne pas complètement le dos à Rhode-Saint-Genèse. « J’y vais toujours chez le coiffeur et chez le médecin généraliste, et je reste membre du club cycliste ‘Den Hoek’. Je suis un homme d’habitudes. »
Ses habitudes, Joly les emporte aussi en vacances. « Chaque été, nous allons en France. Soit à Deauville, soit à Saint-Tropez. Et à Saint-Tropez, nous séjournons toujours à l’Hôtel Byblos, où nous réservons toujours la chambre 522. Nous n’avions pas aimé la première chambre qu’on nous avait attribuée. Nous avions alors reçu la chambre 522, avec vue sur la mer. Comme nous en étions satisfaits, nous ne voulons plus d’une autre chambre. »
Médias
Joly compte plus de 30 ans d’expérience dans le secteur financier. Avant de rejoindre ABN AMRO Private Banking il y a huit ans, il avait occupé des postes de direction dans des institutions telles que Van Lanschot Bankiers et Bank Degroof. En tant qu’économiste en chef chez ABN AMRO Belgique, il est un analyste très sollicité par les médias. Il fait également partie des analystes internes de la chaîne de télévision économique Kanaal Z. « Cela fait 25 ans que j’ai de bons contacts avec les médias. Cela s’est développé tout naturellement. Depuis que je travaille chez ABN Amro Belgique, cette relation s’est encore renforcée. C’est un rôle qui ne me pose aucun problème. Peut-être parce que dans ma jeunesse, je faisais aussi de l’animation sur des radios libres. J’ai finalement choisi le secteur financier, mais la radio et la télévision ont toujours eu une place dans ma vie. Au début, cela flattait mon ego, mais maintenant, cela fait tout simplement partie de mon travail. »
Cours de la bourse à la radio
Joly a grandi en tant qu’enfant unique. Sa mère était femme au foyer, son père travaillait dans le secteur financier et a même terminé sa carrière chez ABN Amro. Chez les Joly, la bourse n’était jamais loin. « Je me souviens encore qu’à l’âge de sept ans, j’écoutais la radio avec mon père et j’entendais les cours de la bourse quotidiennement. Je n’y comprenais rien, mais je trouvais ça impressionnant. C’est ainsi que la passion de la bourse m’a été inculquée dès mon plus jeune âge. » Très vite, Joly a commencé à investir par lui-même. Il avait à peine 14-15 ans lorsqu’il a fait ses premiers achats en bourse, sous la supervision de son père.
Parti après huit ans
Si on examine attentivement le CV de Joly, on remarque très vite qu’il change généralement d’environnement professionnel au bout de sept ou huit ans. Or c’est précisément la période depuis laquelle il travaille déjà chez ABN Amro. Faut-il s’inquiéter ? « Absolument pas. Mais j’ai toujours eu l’avantage de pouvoir décider moi-même de mettre fin à une collaboration. Et je l’ai toujours fait dès que je trouvais que les clients étaient négligés. J’ai moi-même démissionné à plusieurs reprises parce que je n’étais pas d’accord avec mon employeur. Je défends toujours la politique de l’institution dans laquelle je travaille. Et si je ne suis pas d’accord, je le signale et j’argumente jusqu’à trois reprises pour expliquer pourquoi je ne soutiens pas certains choix politiques. Les CEO ont tout à fait le droit de s’en tenir à leurs choix. Tout c’est le mien de garder ma position. Et à ce moment-là, c’est pour moi la fin de l’histoire. Mais je n’ai pas du tout ce sentiment chez ABN Amro. »
Mick Jagger
Il y a un an, Joly a changé de cap en adoptant une alimentation et un mode de vie plus sains. En l’espace de six mois, il a perdu 25 kilos en éliminant presque totalement les glucides et l’alcool de son régime alimentaire. « L’été dernier, j’étais allé au concert des Rolling Stones à Bruxelles. J’ai vu Mick Jagger, âgé de 79 ans, se démener sur scène et j’ai réalisé qu’avec mon mode de vie, je ne pourrais jamais faire ça à cet âge. Au fil des ans, les kilos s’étaient accumulés facilement, parce que je sautais souvent des repas pour m’empiffrer ensuite de snacks lors de réceptions en soirée. Lorsque j’ai vu Mick Jagger sur scène, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »
Trains miniatures
Les trains miniatures Märklin sont l’une des passions surprenantes de Joly. « J’ai été ultra-passionné pendant longtemps. Je me rendais souvent en Allemagne ou en Suisse pour acheter des ensembles qui n’étaient pas disponibles ici. Chez nous à l’étage, il y a un assez grand circuit. Mais il n’est pas encore connecté et je ne l’ai pas encore utilisé depuis que nous vivons ici. Je m’y remettrai probablement lorsque j’aurai plus de temps. Je nourris cette passion depuis que j’ai reçu ces trains pour la Saint-Nicolas quand j’étais petit. »