Ces dernières années, le gestionnaire britannique M&G s’est clairement fait une place dans le cœur des investisseurs belges, avec notamment son fonds mixte flexible M&G Dynamic Allocation dont la performance annualisée dépasse désormais 7,3 pour cent durant les cinq dernières années avec une volatilité sous les 8 pour cent.
Durant l’année écoulée, les actifs sous gestion de ce produit ont été multipliés par deux, pour dépasser aujourd’hui les 7,7 milliards d’euros, ce qui en fait un des mastodontes de ce segment du marché. Nous avons eu l’occasion de rencontrer récemment Juan Nevado, un des co-gestionnaires du fonds, à l’occasion de son passage à Bruxelles.
Optimisme mesuré
Comme la plupart des grands fonds mixtes, la philosophie d’investissement part d’une analyse approfondie de la situation macroéconomique actuelle. Dans ce domaine, Juan Nevado se range nettement dans le rang des optimistes.
«Nous avons fait le constat que l’environnement économique est en train de s’améliorer et que nous ne sommes plus dans un scénario de stagnation séculaire comme tous le monde le craignait il y a 18 mois ». Il souligne que la hausse des dépenses d’investissement devrait éloigner le spectre d’une récession durant les prochains trimestres.
M&G Dynamic Allocation peut être investi entre 20 et 60 % sur les marchés boursiers, tandis que l’exposition sur les marchés obligataire oscille entre 0 et 80 pour cent. « Nous sommes revenus massivement vers les marchés boursiers depuis un an et demi », ce qui a permis de soutenir une performance supérieure à la moyenne des fonds flexibles durant l’exercice 2017.
Il reste toutefois philosophe quant à la performance récente de son fonds. « Cela fait trente ans que je fais ce métier. C’est un match de football dont la fin n’est jamais sifflée, et même si vous êtes en tête à l’un ou l’autre moment, il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers ».
Stratégie
Pour les trimestres à venir, sa stratégie d’investissement continue de privilégier les actions avec un béta élevé, tout en ayant un positionnement défensif (duration négative) sur le portefeuille obligataire. « Nous continuons de penser que cette stratégie devrait rester gagnante durant l’exercice en cours, et nous sommes exposées sur les actions européennes, émergentes ou japonaises par rapport aux actions américaines, qui sont actuellement surévaluées ».
Aux Etats-Unis, il apprécie un positionnement sur les valeurs biotech et financières, mais compense ce positionnement par une exposition baissière sur l’indice S&P500 pour une exposition nette proche de zéro. Et au niveau global, le principal biais sectoriel concerne les valeurs financières, qui devraient profiter du mouvement de normalisation des taux obligataires.