La nouvelle application d’investissement Curvo entend inciter davantage de jeunes à investir. En effet, ses fondateurs estiment qu’il existe encore une importante lacune dans le secteur financier.
Voilà presque un an exactement que Yoran Brondsema et Thomas Ketchell ont lancé l’application d’investissement Curvo, avec laquelle ils visent très explicitement les jeunes. Les deux amis avaient déjà développé une application éducative en 2012, pour laquelle ils ont fini par s’installer à Boston afin de lancer l’application aux États-Unis. Celle-ci a été un succès et quelque deux millions d’enseignants et professeurs l’utilisent aujourd’hui. « Aux États-Unis, nous sommes également entrés en contact avec des applications d’investissement très conviviales. Nous nous sommes rapidement rendu compte que ce genre de produit manquait en Belgique », explique Brondsema.
C’est ainsi qu’ils ont développé Curvo. Sur l’application, après avoir rempli un questionnaire, les utilisateurs sont dirigés vers l’un des cinq portefeuilles modèles. Ces portefeuilles sont entièrement composés de fonds indiciels. Selon le profil, chaque portefeuille modèle cache deux à sept fonds indiciels. « Nous sommes convaincus que l’investissement passif constitue la meilleure stratégie d’investissement. Il existe déjà suffisamment d’études scientifiques démontrant que les fonds d’investissement gérés activement parviennent rarement à obtenir à long terme un meilleur rendement que l’indice de référence passif. »
Déconnecté
Dans l’intervalle, 500 jeunes utilisent l’application pour investir, ce qui représente environ 1 million d’euros d’actifs sous gestion. L’âge moyen des utilisateurs est de 35 ans. « Notre concept trouve un écho auprès des jeunes investisseurs. La génération actuelle de jeunes Belges est consciente du fait que son avenir financier ne s’annonce pas brillant.
La hausse de l’inflation engloutit leur épargne, tandis que la hausse des prix de l’immobilier les empêche également d’acheter une maison. Ils veulent donc que leur argent rapporte, mais de la manière la plus simple et la plus économique possible. L’investissement indiciel répond parfaitement à cet objectif », déclare Brondsema. « Il constitue pour ainsi dire le contraire de ce que le secteur financier propose habituellement aux jeunes. La plupart des banques essaient surtout de vendre leurs fonds d’investissement gérés activement, qui leur rapportent le plus d’argent. Mais en raison des frais élevés, ceux-ci ne sont absolument pas intéressants pour les investisseurs. Par conséquent, de nombreux jeunes ne se laissent plus séduire par la gestion active. »
Brondsema est clair : « Le secteur financier est déconnecté des jeunes, alors que je constate qu’ils sont beaucoup plus nombreux à s’intéresser aux investissements. » Pourquoi ? « Les jeunes sont habitués à utiliser des applications nouvelles et, surtout, ultra conviviales. Mais les applications proposées par la plupart des banques sont encore très loin de la convivialité que les jeunes trouvent chez leur opérateur télécom, par exemple. » De même, le langage utilisé par de nombreuses institutions financières effraie les jeunes. « Les professionnels du secteur financier oublient souvent ce que c’est qu’être profane. Même les textes de marketing sont encore souvent truffés de jargon, ce qui ne fait que renforcer la déconnexion entre les jeunes et le secteur financier. »
Accessible
Curvo tire ses revenus des frais annuels qu’elle facture aux investisseurs, à savoir 1 % sur les actifs sous gestion des investissements. Chez Curvo, les investisseurs peuvent commencer à investir à partir de 50 euros. « Nous voulons rendre l’investissement aussi accessible que possible », déclare Brondsema. La plateforme utilise uniquement des fonds indiciels de Vanguard, BlackRock et BNP Paribas. La plateforme ne gère pas elle-même les investissements. À cette fin, elle a conclu un partenariat avec le gestionnaire d’actifs néerlandais NNEK.
Tour de table
Curvo vise 2500 investisseurs actifs sur la plateforme au cours de l’année à venir. Cependant, des investissements supplémentaires sont nécessaires afin de poursuivre la croissance. Les fondateurs de Curvo sont actuellement en pourparlers avec des investisseurs pour un tour de table de 500 000 euros. « Les pourparlers n’en sont qu’à leurs débuts, mais nous espérons que le tour de table sera bouclé dans les trois prochains mois », conclut Brondsema.