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CPR Asset Management entend mettre les critères sociaux au centre de leur nouveau fonds thématique, en visant plus spécifiquement les entreprises qui adoptent des politiques visant à réduire les inégalités sociales dans leur organisation. 

Pendant de très nombreuses années, les sociétés de gestion cherchant à sa positionner dans le domaine de l’investissement durable ont privilégié une grille d’analyse privilégiant les critères environnementaux (émissions de carbone) ou sur les critères de gouvernance (protection des actionnaires minoritaires, présence d’administrateurs indépendants dans les conseils d’administration, etc), en négligeant parfois les critères de durabilité sociaux. 

CPR Asset Management (filiale d’Amundi) entend mettre ces facteurs au cœur de la stratégie CPR Invest – Social Impact, un produit lancé en décembre 2019 désormais disponible sur le marché belge. Ce fonds trouve son idée dans la mégatendance d’une hausse continue des inégalités sociales depuis le milieu des années 70, qui ont encore été accentuées ces derniers mois par la crise sanitaire, avec par exemple des pertes d’emploi qui se sont concentrées chez les personnes à faibles revenus, les femmes ou les minorités ethniques. 

Deux années

Ce portefeuille vise à privilégier les entreprises qui vont faire une promotion active de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans la gestion du personnel, ou celles qui vont payer leurs impôts dans les pays où elles réalisent leurs bénéfices, ou celles qui affichent un CEO payout ratio favorable (indicateur qui montre le déséquilibre des salaires entre le CEO et la moyenne de l’entreprise). 

Dans cette optique, CPR Asset Management et Amundi ont développé leur propre méthodologie dans l’analyse des entreprises et des états sous le prisme des inégalités sociales, un développement qui aura nécessité deux ans de travaux. « Nous avons analysé l’ensemble des initiatives prises par les sociétés en vue de réduire les inégalités sur base de cinq grand piliers de critères : Revenus (ex : équité salariale), Fiscalité (ex : optimisation fiscale), Santé et Education (ex : politique de formation), Diversité (ex : composition du comité de direction), et Droits humains (ex : représentativité des salariés), en excluant 50% des sociétés avec les plus mauvais score au niveau global, mais également les 10% plus mauvais sur chacun des cinq piliers. C’est ainsi qu’une société comme Amazon a été exclue de notre univers en raison de sa politique agressive d’optimisation fiscale », souligne Yasmine de Bray (gestionnaire du fonds). 

Bons comportements

CPR Invest – Social Impact vise également des entreprises qui affichent des politiques sociales plus avancées que les pratiques du pays dans lequel elles opèrent. « Une société aux pratiques moyennes, mais établie dans un pays affichant de très mauvaises pratiques, va contribuer à réduire fortement les inégalités au niveau local ». Elle met ainsi en avance le cas du groupe TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) qui a adopté des pratiques sociales nettement en avance par rapport à celles de son pays. 

« Cette société ne transfère pas de manière artificielle des profits dans un pays à faible taux d’imposition, et offre 19 jours de congé à ses employés, soit 7 de plus que dans le reste du pays. Elle propose également un niveau de rémunération trois fois supérieur au minimum réglementaire, et pousse également ses fournisseurs d’adopter de meilleures pratiques sociales ». Un autre bon élève est Danone, qui investit auprès des producteurs locaux en Afrique et qui a développé des produits nutritionnels enrichis en nutriments spécifiquement adaptés aux besoins des enfants africains. 

Sous-exposition américaine

Depuis le début de l’année, le fonds a dégagé une performance positive (+2,5%), ce qui ne constitue pas un mince exploit dans des marchés qui ont été particulièrement bouleversés, avec une exposition géographique qui privilégie les actions européennes et asiatiques par rapport aux américaines. 

« Sur base de l’optimisation fiscale agressive et du ratio d’équité, l’univers des actions américaines ressort moins favorablement que les autres zones géographiques », indique Vafa Ahmadi (Directeur de la gestion Actions Thématiques et membre du comité de direction). 

Le secteur technologique constitue la principale allocation du portefeuille (plus de 25% des actifs sous gestion), ce qui ne constitue pas spécialement une surprise vu les politiques souvent progressistes prises par de nombreuses sociétés de la Silicon Valley, par exemple dans la promotion du télétravail ou de l’égalité homme-femme.
 

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