Ralph Gallardo
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Le marché haussier ne touche pas encore à sa fin, mais les taux d’intérêt américains ont bel et bien atteint un point critique, confie à Investment Officer Raphael Gallardo, stratège multi-asset chez Natixis Asset Management.

« Alors que selon le consensus régnant sur le marché, le rendement à dix ans peut encore grimper sans problème jusqu’à 3,5 %, nous affirmons depuis un certain temps déjà que le point critique sera atteint bien plus tôt, en l’occurrence à 2,8 %. »  

Un niveau frôlé vendredi dernier, juste avant que les marchés boursiers internationaux n’initient une correction et n’entraînent les treasury yields vers le bas. Aujourd’hui, la montée reprend son cours et le rendement des emprunts d’État à dix ans affiche 2,79 % en début d’après-midi.  

Le stratège estime que la hausse du rendement ne peut que se poursuivre car, « au point culminant du cycle économique », le président Trump a adopté des incitants fiscaux et caresse des projets concrets en vue d’augmenter les dépenses publiques.

Une autre mesure entraînera une hausse subite des dépenses en capital des entreprises cette année. Raphael Gallardo : « Le marché sous-estime actuellement la croissance économique pour cette année. »

Les marchés boursiers américains ne perdront donc pas d’emblée leur super momentum, même si Raphael Gallardo annonce que certains grands fonds de pension commencent dès à présent à réduire leur exposition aux actions, au profit de bons du Trésor. 

Pour les marchés du crédit en particulier, la situation est tout autre. Un taux de marché de plus de 2,8 % y sera immédiatement perceptible. Voilà qui explique la sérieuse diminution du risque opérée le mois passé.

Le marché appréhende pour l’heure la première intervention de Jerome Powell, qui succède depuis lundi à Janet Yellen à la présidence de la Réserve fédérale. 

« Il peut éviter une surchauffe à l’économie, avec le risque d’une nouvelle correction sur les marchés financiers. Ou s’en tenir au faible objectif en termes de chômage et d’inflation et attendre avant d’accélérer la montée des taux. Et produire au final des bulles encore plus grosses, tout comme ses prédécesseurs Greenspan et Bernanke. On ne peut vraiment pas parler d’happy normalization. Je n’aimerais pas être à la place de Powell. »

Raphael Gallardo est stratège au sein de la division Investment & client solutions, qui gère un portefeuille de 40 milliards d’euros. 

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