Le vaccin contre le coronavirus de Pfizer et BionTech offre un taux d’efficacité présumé de 90 %. Combinée à la victoire de Biden qui ne laisse plus guère de doutes, cette nouvelle propulse les bourses mondiales vers un nouveau record.
Sur les marchés, la technologie et l’or ont fortement chuté lundi. À un certain moment, le prix de l’or a perdu 2,6 %. Zalando, le géant de l’e-commerce en Europe, a chuté de 15 %, tandis que le groupe de cinéma Kinepolis a monté de 36 %. Une rotation très violente et soudaine sur les marchés. Les contrats à terme du Dow Jones ont gagné 1500 points en début d’après-midi, alors que le Nasdaq a fortement chuté.
Lors d’un entretien avec Investment Officer, Philippe Gijsels, Chief Strategy Officer chez BNP Paribas Fortis, l’explique de la façon suivante : « Les marchés attendent que Biden présente un plan de relance. Peut-être que le sentiment d’urgence pour un petit extra n’est maintenant plus si important. La réaction du marché est donc tout à fait logique. Il est très difficile de surfer correctement sur ces tendances, c’est pourquoi nous appliquons depuis un certain temps déjà une ‘barbell strategy’, avec laquelle nous nous concentrons aussi bien sur les sociétés à croissance séculaire que sur les actions de valeur. »
Allocation
Gijsels et son équipe ont une allocation située au sommet de la fourchette neutre. « Il faut absolument avoir des cycliques en portefeuille. D’un autre côté, nous ne voulons pas sortir complètement de la technologie, d’où cette ‘barbell strategy’. L’or va maintenant connaître une certaine correction, parce qu’il y aura moins de stimuli et que les taux d’intérêt pourraient légèrement augmenter. C’est une bonne nouvelle pour les banques et les assureurs, gravement touchés. Dans les secteurs de valeur, nous avons une préférence pour les sociétés purement cycliques, telles que les infrastructures, l’acier et les entreprises de construction, qui peuvent bénéficier des plans de relance.
D’autre part, nous sommes également prêts à investir dans la technologie si celle-ci se corrige suffisamment. Et les actions liées à l’or doivent également rester en portefeuille. Dans ce monde, il faut encore détenir des actifs réels. »
Marchés émergents
Gijsels voit également un mouvement de rattrapage pour les pays émergents : « Dans les grandes lignes, ils ont besoin de trois choses pour être performants : premièrement, la croissance, que nous pouvons attendre en 2021. Deuxièmement, la hausse des prix des matières premières et, troisièmement, la faiblesse du dollar.
Les étoiles sont donc bien alignées pour une meilleure performance des pays émergents. Dans le passé, les devises et les actifs des pays émergents augmentaient ou diminuaient en un seul mouvement. Dans l’intervalle, ce bloc est devenu beaucoup moins homogène et on observe des différences fondamentales entre ces pays.
Tous les facteurs qui étaient contraires vont maintenant dans la bonne direction. Je reste favorable à un fonds bien diversifié qui investit dans les pays émergents, avec un gestionnaire qui (espérons-le) fait les bons choix d’allocation et en retire les bons pays. »