Dans un environnement où les taux d’intérêt sont particulièrement bas, voire négatifs, les actifs privés peuvent offrir une alternative aux actifs traditionnels cotés en bourse.
C’est ce qu’a déclaré Georg Wunderlin, responsable de la gestion d’actifs privés chez Schroders, lors d’une conférence de presse virtuelle. « Je suis convaincu que les meilleures années pour les actifs privés sont encore à venir, et je pense que nous nous trouvons à un tournant. »
Informations contextuelles
Les actifs privés ont attiré énormément de capitaux ces dernières années, explique Wunderlin. « Dans un environnement sans taux d’intérêt, les investisseurs doivent évidemment chercher des sources de revenus et de rendement. Chaque année, nous nous entretenons avec des centaines d’investisseurs institutionnels concernant leurs préférences en matière d’actifs, au moment même et dans un délai d’un an. Depuis que nous menons cette étude, nous constatons déjà chaque année une augmentation des allocations aux actifs privés. Et cette année, les investisseurs institutionnels nous disent qu’ils veulent à nouveau élargir leur allocation. Il est également intéressant de constater que quelque chose de nouveau est en train de se produire, car les investisseurs privés ou particuliers vont eux aussi progressivement s’aventurer sur ce terrain. De même, les family offices et d’autres parties investissent également de plus en plus dans cette classe d’actifs. Ce type d’investisseurs est encore en partie freiné par la réglementation, la complexité de l’administration et, dans un certain sens aussi, l’illiquidité de cette classe d’actifs. Mais beaucoup de travail est fait pour supprimer ces obstacles, ce qui fera augmenter les investissements. »
2025
« Entre 2020 et 2025, nous prévoyons un nouveau doublement des actifs sous gestion dans ce secteur. On assiste actuellement à un squeeze out dans le secteur. Les capitaux affluent là où se trouvent les liquidités. Environ 50 % des financements en private equity ont été absorbés par les cent plus grandes sociétés de capital-investissement. Il est donc plus difficile pour les petites entreprises d’avoir accès à ces investissements. C’est pourquoi on voit que les investisseurs unissent leurs forces et mettent sur pied des équipes spécialisées pour avoir accès à ce pool de capitaux. »
Sources de rendement
« Lorsque beaucoup de capitaux sont investis dans une certaine classe d’actifs, il faut rechercher des sources de rendement. L’industrie croît non seulement en taille, mais aussi dans le nombre de segments dans lesquels des investissements peuvent être réalisés, comme les dettes d’infrastructure, les prêts aux entreprises de moyenne capitalisation et les investissements thématiques dans l’infrastructure. Les possibilités d’investissement local purement spécifiques deviennent également de plus en plus larges, comme par exemple le soutien aux entreprises en difficulté. »
Complexité
La disponibilité de très nombreux éléments peut accroître la complexité. « Heureusement, la démocratisation des actifs privés s’est améliorée. Comme je l’ai déjà mentionné plus haut, l’industrie travaille d’arrache-pied pour surmonter ces obstacles en créant les structures et les fonds adéquats pour rendre ces investissements plus accessibles. Schroders souhaite également être totalement ESG compliant pour cette classe d’actifs d’ici la fin 2020, ce qui permet d’ailleurs de récolter de plus en plus de fonds pour des projets durables. Par exemple, nous avons récemment lancé un fonds qui investit dans les pays émergents durement touchés par la crise du coronavirus.