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À peine sept des 35 premières entreprises de l’indice américain S&P 500 ayant publié leurs résultats du deuxième trimestre ont ensuite relevé leurs prévisions de bénéfice par action pour le troisième trimestre 2022. Les anticipations de bénéfices et les analystes sont-ils encore trop optimistes ?

77 % de ces entreprises ont revu leurs prévisions à la baisse pour le troisième trimestre 2022. Selon les chiffres de The Earnings Scout, le changement moyen est estimé à -3,04 %. 

Ce sont les pires révisions estimées depuis l’été 2022. Dans l’intervalle, les anticipations de bénéfices en Europe restent davantage sur la bonne voie, mais celles des États-Unis semblent encore trop optimistes.

Thomas Bucher, gestionnaire de portefeuille et stratégiste actions chez DWS, affirme dans un récent article que « les craintes de récession ébranlent les marchés des capitaux jusque dans leurs fondements ». Dans l’esprit des investisseurs, ce ne sont plus les pressions inflationnistes, mais les craintes de récession qui constituent la plus grande menace. 

« Les actions ont glissé dans un marché baissier et le marché des cryptos a chuté d’environ 75 % depuis son sommet. En outre, les primes de risque sur les obligations d’entreprises ont à peu près doublé en un an et le prix du cuivre, le métal qui constitue le meilleur indicateur de l’évolution de l’économie, a plongé de 30 % depuis fin mars. Pour couronner le tout, le dollar, qui a toujours été considéré comme la monnaie sûre en période d’incertitude, s’est apprécié de 12 % », indique l’analyste.

Inchangées

Malgré ces préoccupations et ces indications négatives, les analystes boursiers ont maintenu pratiquement inchangées leurs prévisions pour les 12 mois à venir. L’écart entre les anticipations de bénéfices et le cours des actions est assez important. En fin de compte, il n’y a pas d’autre possibilité, à savoir qu’au bout du compte, les deux finissent par converger.

« Ce n’est pas une surprise, car trois facteurs déterminent au final le prix des actions : les bénéfices, la croissance des bénéfices et l’environnement des taux d’intérêt. Mais les développements dans la période à venir devront être très positifs si l’on veut que les cours des actions augmentent à nouveau dans le sens des prévisions en matière de bénéfices », déclare le stratégiste.

La forte correction des marchés a entraîné une forte baisse des valorisations, du moins sur le papier. Mais lorsque les prévisions de bénéfices seront ajustées, les ratios cours-bénéfice augmenteront à nouveau (en raison de la baisse des résultats). Plus important encore, les marchés ne se redresseront pas tant que les anticipations ne seront pas revues à la baisse. « Nous ne prévoyons pas de croissance des bénéfices dans les pays industrialisés au cours de l’année à venir. »

Une des raisons pour lesquelles les analystes sont optimistes est qu’ils continueront probablement à croire aux prévisions des entreprises. Mais les entreprises ne prévoient presque jamais de points de basculement économiques, déclare Bucher, et la forte hausse des prix de l’énergie suffit à elle seule à faire baisser les prévisions dans de nombreux secteurs. « Mais il existe des exceptions. Les anticipations de bénéfices ont déjà augmenté de 40 % cette année dans le secteur de l’énergie et de 10 % dans le secteur des matériaux (industrie manufacturière liée aux matières premières).

Avec l’industrie et l’IT, ces deux secteurs constituent les quatre secteurs pour lesquels les prévisions de bénéfices ont été revues à la hausse, explique-t-il.

Cependant, bien que la grande majorité des entreprises souffrent de la hausse des prix de l’énergie, il n’y a eu pratiquement aucun ajustement des prévisions de bénéfices dans les sept secteurs dans lesquels elles sont classées. Selon Bucher, il serait donc très surprenant qu’on ne procède pas à de substantielles révisions à la baisse des anticipations de bénéfices dans les mois à venir.

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