Deux banques centrales se réunissent aujourd’hui : la banque centrale turque et la BCE. Alors qu’à Francfort, toutes les attentions sont centrées sur les prévisions de croissances annoncées par la BCE, on se demande, en Turquie, si les décisionnaires comptent effectivement augmenter sensiblement les taux d’intérêt.
Une réduction de moitié (à 15 milliards d’euros) du programme de rachat d’obligations : voilà ce que la Banque centrale européenne devrait annoncer cet après-midi, lors de sa décision sur les taux d’intérêt, selon la plupart des analystes interrogés par Bloomberg. Cette décision est attendue pour 13h45 et sera suivie d’une conférence de presse donnée par Mario Draghi, président de la BCE.
On se demande surtout ce que Draghi compte dire au sujet des prévisions de croissance. Le service de presse écrit que, selon des fonctionnaires impliqués dans l’élaboration des données, la BCE va aujourd’hui revoir ses prévisions à la baisse en raison des tensions commerciales mondiales qui freinent la demande.
Des perspectives négatives à un moment gênant, alors que la BCE est justement en train de mettre fin à sa politique de stimulation. « Si Draghi s’en tient à son plan consistant à mettre un terme à sa politique d’achat, il devra expliquer pourquoi la confiance des décisionnaires est restée intacte », commente Bloomberg.
En Turquie
Les décisionnaires de la BCE ne sont pas seuls à se réunir aujourd’hui : une réunion de la banque centrale est aussi prévue en Turquie. Les économistes interrogés par Bloomberg comptent sur une augmentation du taux d’intérêt de 325 points de base de la part des décisionnaires. Il passerait ainsi à 21 pour cent.
L’objectif de cette mesure est de stopper la chute de la livre turque, voire de renforcer quelque peu la devise tout en faisant baisser l’inflation, qui en est à son plus haut niveau en 15 ans.
La question est de savoir si la banque centrale de Turquie réalisera ces attentes. Si elle ne le fait pas, la livre turque pourrait bien en subir une pression supplémentaire.