Les banques sont vulnérables aux dommages induits par le changement climatique, qui pourrait particulièrement affecter leur comptabilité et leurs actifs. Les banques d’Europe du Sud sont plus vulnérables que la moyenne : elles sont confrontées à des risques physiques accrus pour plus de 60 % de leurs prêts aux entreprises. Les risques de transition concernent principalement les prêts aux secteurs à forte intensité de carbone, qui figurent dans les portefeuilles d’un nombre limité de banques.
C’est ce qu’écrit la Deutsche Bank dans ‘Climate stress tests, are banks fit for the green transition?’, une étude publiée en début d’année. Selon les auteurs de l’étude, les risques climatiques ont un horizon temporel pouvant aller jusqu’à plus de 30 ans. Le problème est en outre qu’il existe des lacunes importantes dans l’ensemble de données. En outre, le législateur a des exigences élevées en matière de tampons de capital en raison des risques climatiques potentiels dus à une température mondiale plus élevée que celle intégrée dans les calculs.
À l’heure actuelle, les tests de résistance climatique n’affectent pas encore les exigences en matière de capital, à l’exception du Pilier 2 de l’UEM, mais la BCE exige des banques qu’elles mettent en place une gestion des risques climatiques. Selon la Deutsche Bank, une étude récente montre que 67 tests de résistance ont été effectués au niveau mondial et la Réserve fédérale va également en effectuer un cette année.
L’étude de la Deutsche Bank montre que les principales craintes concernent aussi bien les risques physiques pour les banques que les risques de transition. Les incendies de forêt et les inondations, en particulier, rendent les prêts aux sociétés non financières (SNF) risqués. Ce sont principalement les grandes banques qui affichent une exposition excessive aux secteurs à forte intensité de carbone.
Les incendies de forêt et les inondations, en particulier, peuvent entraîner la faillite de clients des banques. Dans le même temps, on se penche de plus en plus sur les tests de résistance climatique, qui ont un horizon temporel très long (30 ans). Les scénarios tablent sur ‘an orderly transition’, ‘a disorderly transition’ et un ‘hot house world’. Dans les deux derniers cas, le dommage aux prêts SNF serait de 10 à 13 % sur le portefeuille de crédit. La Banque d’Angleterre avait précédemment tablé sur un dommage de 30 % sur le portefeuille de prêts dans un scénario ‘hot house world’. D’après l’étude de la BCE, 41 banques participantes ont estimé les risques de crédit et de marché à 70 milliards d’euros de dommage à court terme.
Sur la base des informations actuellement disponibles, la Deutsche Bank affirme que les risques climatiques pourraient avoir un impact considérable sur la rentabilité des banques. En outre, les banques doivent être en mesure d’absorber les pertes liées au climat grâce à leurs solides tampons de capital. La limite des tests de résistance actuels est liée au fait qu’ils sont très complexes et très incertains, et que les lacunes dans l’ensemble de données sont importantes. De plus, la modélisation pour estimer les risques est très difficile.
Les tests de résistance dans le domaine du changement climatique en sont à leurs balbutiements. Dans un test de résistance de la BCE de l’année dernière, 40 % des 104 banques participantes ont déclaré avoir mis en place un cadre pour les tests de résistance. La BCE a fixé un délai pour que les banques supervisées disposent d’un système de gestion des risques climatiques d’ici 2024.
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