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Les données des parties externes ne sont pas suffisamment transparentes pour que l’on puisse s’y fier entièrement dans les investissements ESG. De plus, les scores de ces partis sont souvent basés sur des informations et des performances du passé. En particulier dans le cas de la durabilité, un outil doit aider les investisseurs à se projeter dans l’avenir.

C’est ce qu’affirme Hannah Simons de Schroders dans une interview accordée à la plateforme sœur Fondsnieuws. Un outil ESG interne est donc essentiel pour que les investisseurs puissent réellement comprendre l’impact de la durabilité via ses risques et ses opportunités, dit-elle. Si une partie externe donne à un certain investissement un plus ou un moins, un A ou un B, mais que nous ne connaissons pas l’origine de cette notation, nous ne savons pas vraiment comment réagir à cet avis.

M. Simons, qui définit la stratégie durable de Schroders, fait ces déclarations en réponse à une question sur les raisons pour lesquelles Schroders a mis au point l’outil d’analyse complet Sustainex, en plus de tout ce qui est déjà en place. Cet outil mesure les coûts auxquels les entreprises et la société seraient confrontées si toutes leurs externalités négatives étaient tarifées, ou l’incitation si les avantages étaient reconnus financièrement. 

Si vous construisez vous-même un instrument, vous pouvez en contrôler tous les éléments», explique M. Simons. C’est très important si vous voulez comprendre pleinement vos propres investissements. Les données provenant de parties externes sont souvent basées sur des chiffres déclarés. Bien sûr, nous utilisons aussi des données historiques, mais nous regardons surtout vers l’avenir. Par exemple, nous mesurons les conséquences d’une hausse du prix du carbone pour les entreprises, au lieu d’examiner leur empreinte carbone actuelle.

Le développement durable dans les appels d’offres

Le cadre de Schroders devrait donner aux analystes et aux gestionnaires de fonds une vue d’ensemble des différentes facettes qui peuvent influencer la durabilité d’une entreprise susceptible d’être investie. Le cadre devrait donner aux analystes et aux gestionnaires de fonds une vue d’ensemble des nombreuses facettes différentes qui peuvent influencer la durabilité d’une entreprise investissable, informations qu’ils peuvent ensuite mettre en œuvre dans les évaluations et les investissements.

Un tel outil propriétaire est coûteux, reconnaît M. Simons. En même temps, elle y voit un investissement justifié, puisque l’adoption de la durabilité par les clients s’est encore accélérée cette année. Dans 90 % des appels d’offres, les clients nous posent des questions sur la durabilité, quel que soit le mandat sous-jacent. Il y a quelques années, c’était encore environ 50 %. En outre, leurs questions sont maintenant très détaillées, ce qui montre l’attention qu’ils portent au sujet».

Elle ne reconnaît pas l’idée que les clients sont fatigués de la masse d’emails et de documents d’information des gestionnaires d’actifs sur l’ESG. Ils veulent en fait en savoir plus sur nos principes ESG. La réunion que nous avons organisée sur la mise en œuvre du règlement européen SFDR a été suivie par plus d’une centaine de clients. C’est beaucoup. Les gens ont tellement envie d’apprendre. Il s’agit d’un thème d’investissement complexe, aux multiples facettes, rempli de jargon. Que signifie SRI, que signifie responsable, que signifie impact ? Pour naviguer dans tout cela, les clients recherchent l’interaction avec les gestionnaires d’actifs›.

L’impact par rapport au risque et au rendement

Pour M. Simons, le secteur de l’investissement pourrait bien aller plus loin, en commençant à considérer l’impact comme le troisième pilier d’une décision d’investissement, à côté des piliers fixes que sont le risque et le rendement. Nous sommes dans un nouveau paradigme. Un paradigme qui nous demande de regarder au-delà du risque et du rendement.

Avec la prise de conscience et les préoccupations environnementales croissantes, les flux vers les fonds durables sont en constante augmentation, affirme-t-elle. L’année dernière, lors du déclenchement de la pandémie de Covid, nous avions déjà constaté une nette augmentation des flux. En 2021, nous assisterons à une tendance similaire. Le désir de contribuer à la construction d’un avenir durable est clairement présent. Si nous voulons atteindre l’avenir meilleur que l’ONU peut apporter avec ses ODD, nous devrons apporter une richesse importante aux industries qui peuvent mener la transition.

La relation entre cette détermination et les décisions d’investissement s’explique mieux, selon M. Simons, par les objectifs à long terme des clients. Si nous ne saisissons pas l’occasion d’avoir un impact, nous n’obtiendrons pas ces résultats. Les tendances à long terme influencent les rendements futurs. Par exemple, grâce aux objectifs climatiques des gouvernements et des entreprises, nous allons assister à une réduction des émissions de carbone. Cela créera des gagnants et des perdants. Et cela se produira, que les clients veuillent ou non y investir. Nous devons saisir ces opportunités pour obtenir des retours sur le long terme».

La fin du début

D’après M. Simons, les clients comprennent que pour s’engager dans cette voie, ils doivent renoncer à l’ancien modèle risque-rendement. Ils veulent certainement envisager ce à quoi cela ressemblerait. Ils veulent en savoir plus sur les outils que nous avons développés, sur leur impact sur nos investissements et sur leur intégration dans notre processus d’investissement. L’impact ne remplace pas le risque ou le rendement. Il va de pair avec ces deux éléments. Vous ajoutez une troisième dimension. 

La philanthropie est vraiment autre chose ici que d’ajouter la durabilité à vos investissements, souligne-t-elle. Certains clients sont prêts à sacrifier le rendement pour l’impact, mais il s’agit d’organisations caritatives et de fondations ayant un objectif caritatif spécifique. Dans le courant dominant, les clients veulent une méthode qui leur permette de combiner tout cela, plutôt que de le voir séparément».

Interrogé sur la prochaine phase du thème, M. Simons a déclaré que les réglementations du SFDR ont ouvert une nouvelle ère. Par conséquent, nous sommes maintenant dans un environnement différent. Ça ne veut pas dire qu’on a fini. Les normes du marché changent continuellement, ce qui entraîne un voyage. C’est la fin du début de l’ESG».

Entreprise intégrant l’ESG

Schroders est responsable d’actifs clients d’une valeur de 641,7 milliards d’euros, gérés localement par 42 équipes d’investissement dans le monde entier. En ce qui concerne le montant des actifs investis dans des stratégies ESG, la société de fonds affirme qu’elle atteindra son objectif de devenir une société entièrement intégrée dans les questions ESG d’ici à la fin de 2020. Toutefois, le gestionnaire d’actifs ajoute que l’intégration varie selon la classe d’actifs.

En outre, l’intégration ESG n’est pas réalisable ou possible pour un petit nombre de stratégies à l’heure actuelle, selon la société de fonds, qui cite les trackers d’indices comme exemple.

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