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Les fonds écologiques investissent dans des entreprises qui contribuent à résoudre nombre de défis environnementaux auxquels notre société est confrontée. Si 2020 et 2021 ont été deux excellents crus pour les fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur de l’écologie, la situation s’est ensuite dégradée, tant sur le plan de la performance que de l’actif sous gestion.

Les entreprises dont les activités contribuent à un environnement meilleur ont le vent en poupe. Depuis quelques années, la société prend conscience de la nécessité de ménager notre planète et d’agir pour limiter le réchauffement climatique, entre autres. Les entreprises, les ménages et les autorités sont en train de modifier leur comportement, ce qui crée un environnement favorable pour les acteurs de certains secteurs tels que les énergies alternatives, le traitement des déchets et de l’eau ou encore l’efficacité énergétique – autant d’entreprises dans lesquelles investissent les fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur de l’écologie.

Ces fonds n’ont pas échappé au radar des investisseurs : 2020 et 2021 ont marqué leur véritable âge d’or. Pendant des années, ces fonds étaient restés assez marginalisés, avec un actif sous gestion total inférieur à 10 milliards d’euros. À partir de 2017, toutefois, les investisseurs ont manifesté un intérêt croissant. Cette année-là, la collecte a atteint 2,5 milliards d’euros, grimpant à 3,1 milliards d’euros en 2018 et 6,5 milliards d’euros en 2019.

La croissance de ces fonds a véritablement explosé en 2020, avec une collecte de 22,9 milliards d’euros et d’excellentes performances pour les actions liées à l’écologie, si bien que l’encours total de ces fonds a bondi de 25 à 55,6 milliards d’euros. Et la catégorie est parvenue à renouveler l’exploit l’année suivante : avec, notamment, une collecte de pas moins de 33 milliards d’euros, l’actif sous gestion des fonds écologiques a dépassé 107 milliards d’euros, un record.

Les excellentes performances boursières des sociétés axées sur la défense de l’environnement ont incontestablement nourri l’intérêt pour le segment. Les fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur écologie ont ainsi affiché un rendement annuel moyen de 30,87 % en 2019, 21,99 % en 2020 et 22,63 % en 2021 (à titre de comparaison, les rendements de l’indice Morningstar Global TME étaient respectivement de 28,76 %, 6,2 % et 27,57 %).

Ces dernières années, toutefois, la période de grâce a (temporairement) pris fin. Entre fin 2021 et fin mars 2024, les fonds écologiques ont, en moyenne, perdu 3,05 % chaque année, alors que les actions mondiales progressaient de 5,85 %. La hausse des valorisations a probablement incité les investisseurs à prendre leurs bénéfices.

En outre, de nombreuses actions du secteur écologie sont plutôt axées sur la croissance. Or, une rotation de style s’est amorcée en 2021 : depuis lors, les actions de valeur devancent leurs homologues ciblant la croissance. Sur la même période, l’énergie et la finance ont aussi nettement surperformé le marché boursier dans son ensemble. Or, les fonds écologiques n’investissent pas dans ces secteurs. En outre, le marché a été dominé par les grandes capitalisations américaines technologiques en 2023. Toutefois, les portefeuilles des fonds écologiques ne comportent que peu, voire guère de ces titres.

Si les fonds écologiques sont encore parvenus à attirer une collecte de près de 11 milliards d’euros en 2022, la tendance s’est depuis inversée. En 2023, les flux sortants de ces fonds ont représenté près de 5 milliards d’euros et la décollecte atteint presque le même montant sur les trois premiers mois de 2024.

Les stratégies qui apparaissent sur le radar de Morningstar se distinguent par la solidité de l’équipe de gestion et du processus d’investissement. Les analystes de fonds de Morningstar mènent une analyse qualitative soigneuse et s’appuient sur des algorithmes appliquant un cadre similaire. Cette semaine, nous analysons un fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur de l’écologie à l’aune de ces critères.

BNP Paribas Global Environment est noté Above Average sur le pilier People et Average sur le pilier Process par les analystes de Morningstar. La note Morningstar Medalist Rating est donc Neutral pour la classe d’actions P C.

Géré par Impax, le fonds est piloté par un trio expérimenté et talentueux composée d’Hubert Aarts, de David Winborne et de Siddharth Jha. Le premier a annoncé en avril 2024 qu’il prendrait sa retraite en décembre 2025, mais les analystes de Morningstar ont toute confiance dans les compétences des deux autres gérants. Ces derniers pourront également compter sur le remplaçant d’Hubert Aarts, qui doit encore être nommé. Le trio peut s’appuyer sur un groupe de 37 spécialistes de l’investissement (des experts de l’investissement durable et des analystes chevronnés) qui les aident à mener les recherches sur les actions.

L’équipe adopte depuis longtemps une approche ciblant les marchés écologiques et applique un processus soigneusement élaboré et rigoureux pour sélectionner les candidats. Le choix de chaque position du portefeuille se fait sur la base d’un processus détaillé et structuré de dix étapes, qui permet d’analyser les compétences de l’équipe de direction, l’avantage concurrentiel, le modèle de l’entreprise et sa stratégie, ainsi que différents facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Les gérants se concentrent sur les entreprises qui contribuent à résoudre les défis sociétaux et écologiques. Cette approche peut entraîner une importante concentration sectorielle. Les valeurs industrielles représentent ainsi plus de 40 % du portefeuille. Fin février 2024, les plus importantes positions étaient Waste Management, Republic Services et Schneider Electric. Le secteur technologique représente près d’un quart du portefeuille, avec notamment Microsoft, Texas Instruments et TE Connectivity.
D’autres secteurs sont exclus du portefeuille du fait de considérations durables ; c’est le cas des services de communication, de l’énergie, des services financiers et de l’immobilier. Or, ces secteurs représentent, ensemble, 45 % du MSCI ACWI, un indice d’actions mondiales. L’exclusion d’un aussi large pan de l’univers peut donc se révéler préjudiciable pour la performance, ce qui explique la notation Average sur le pilier Process.

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Ronald van Genderen est Senior Manager Research Analyst chez Morningstar. Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives. Partenaire d’Investment Officer, Morningstar propose chaque semaine un classement des cinq meilleurs fonds ou prestataires d’un secteur ou thème donné.

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