Les gestionnaires de fonds ont ajouté du risque aux portefeuilles en se tournant vers des instruments d’investissements cycliques plutôt que défensifs. Parallèlement, la position en liquidités a été ramenée de 5,6 à 5,2 %. C’est ce que révèle la Fund Manager Survey de juillet.
Ce sondage mensuel auprès de 200 gestionnaires de fonds, qui détiennent près de 600 milliards de dollars en portefeuille, a été mené par la Bank of America Merrill Lynch.
Le dernier sondage en date révèle une augmentation de l’exposition aux actions internationales, après le creux de juin, pour atteindre une surpondération nette de 10 %. En ce qui concerne les régions, les marchés émergents sont les plus prisés, suivis par les États-Unis et l’Europe. La surpondération pour cette dernière est de 9 %, contre 10 % pour les marchés émergents.
Les attentes des gestionnaires de fonds par rapport à la croissance mondiale se sont également détériorées : à peine 1 % des sondés s’attendent à une hausse mondiale des prix à la consommation. Il s’agit de la perspective d’inflation la moins réjouissante de la part des gestionnaires de fonds en sept ans.
Autre élément frappant : 73 % des gestionnaires de fonds pensent que le cycle économique représente un danger pour la stabilité des marchés. Soit le pourcentage le plus élevé en huit ans. En outre, 48 % des sondés se disent préoccupés par le désendettement des entreprises, alors que la rentabilité n’évolue pas, et 41 % d’entre eux s’attendent à une diminution des bénéfices l’an prochain.
Pas moins de 38 % des sondés trouvent les ratios de distribution des entreprises, dont l’achat d’actions, trop élevés.
Si l’on en croit le sondage, 36 % sont préoccupés par la guerre commerciale. Une inquiétude qui a certes diminué, mais qui figure toujours en haut de la liste des risques de pertes. Vient ensuite l’incapacité des autorités monétaires à remettre de l’ordre (22 %), puis le ralentissement de la croissance économique de la Chine (12 %). La plupart des crowded trades sont pour l’instant des obligations d’État américaines long terme (37 %), la technologie américaine long terme (26 %) et les obligations d’entreprises investment grade long terme (12 %).
« La politique conciliante de la Fed a encouragé les investisseurs à réduire les liquidités et à ajouter du risque aux portefeuilles », explique Michael Hartnett, chief investment strategist, « mais en même temps, le sentiment est dominé par la baisse des bénéfices et les conséquences très risquées de la déflation sur les dettes. Cet été, le risque pèse sur les actions et les rendements. »