
Les investisseurs institutionnels du Benelux prévoient d’allouer cette année davantage de capitaux aux marchés privés.
Une enquête annuelle réalisée par le gestionnaire d’actifs américain Nuveen auprès de quarante investisseurs institutionnels comptant chacun au moins 500 millions de dollars d’actifs sous gestion témoigne d’un engouement croissant pour les marchés privés au Benelux.
En raison de la montée des risques géopolitiques et des incertitudes entourant la politique monétaire des banques centrales, les investisseurs s’attendent à une forte volatilité sur les marchés boursiers cette année. Environ 23 % des répondants anticipent une récession planétaire. Parmi les investisseurs interrogés, les compagnies d’assurance se montrent cependant moins préoccupées par la croissance économique et les risques de récession que lors de l’enquête réalisée l’année précédente.
Environ 13 à 20 % des investisseurs interrogés estiment que ces évolutions justifient des ajustements significatifs dans leurs propres portefeuilles. Nuveen souligne que bien que ce pourcentage soit inférieur à celui enregistré il y a deux ans, il reflète néanmoins une dynamique marquée au sein des flux financiers mondiaux.
L’enquête révèle que les investisseurs professionnels profitent de l’incertitude pour exploiter des opportunités, notamment sur les marchés privés. « Les capitaux encore en attente d’investissement seront cette année principalement investis dans des placements plus risqués », selon Nuveen.
Les infrastructures et le capital-investissement suscitent de l’intérêt
L’intérêt pour les marchés privés a considérablement augmenté ces dernières années, et Nuveen estime que leur attractivité restera élevée au cours des cinq prochaines années. Environ 70 % des investisseurs interrogés envisagent d’augmenter leur exposition à ces marchés au cours de cette période. Les infrastructures et le crédit privé demeurent particulièrement prisés, suivis par l’immobilier et le capital-investissement. Environ 23 % des répondants envisagent en outre des marchés de niche, y compris le financement par endettement.
« Dans l’ensemble, les investisseurs du Benelux estiment qu’un élargissement vers les marchés privés et les investissements alternatifs peut enrichir leurs connaissances en matière d’investissement et leur processus décisionnel », conclut Nuveen.
Les attentes des investisseurs des Pays-Bas, de Belgique et du Luxembourg sont globalement en ligne avec celles des investisseurs en dehors de ces pays. L’étude de Nuveen consacrée au Benelux s’inscrit dans le cadre d’une étude similaire plus large, menée auprès de 800 investisseurs institutionnels à travers le monde. Cette étude révèle également qu’environ 66 % des répondants prévoient d’accroître leur exposition aux marchés privés au cours des cinq prochaines années. Par ailleurs, plus de 90 % des sondés détiennent déjà une position dans des actifs privés, contre seulement 45 % lors de l’étude réalisée par Nuveen en 2021.
Trois thèmes
Selon le gestionnaire d’actifs américain, trois tendances se démarquent cette année. « Tout d’abord, les investisseurs explorent les opportunités offertes par le nouveau cycle immobilier », explique Harriet Steel, responsable des investissements institutionnels chez Nuveen. « Les opportunités à long terme sont à nouveau au cœur des discussions, et les investisseurs se tournent vers l’immobilier et les infrastructures pour générer des rendements et se protéger contre l’inflation, compte tenu des préoccupations actuelles concernant les déficits publics, la politique commerciale et les risques inflationnistes structurels. »
En outre, le capital-investissement devrait jouer un rôle croissant dans les portefeuilles des investisseurs, 40 % d’entre eux cherchant à diversifier leur sélection de gestionnaires d’actifs pour optimiser cette allocation.
Enfin, l’expert de Nuveen ajoute que les investisseurs – et en particulier les compagnies d’assurance – s’orientent davantage vers des thématiques nouvelles et plus complexes sur les marchés privés, avec une focalisation accrue sur l’investissement à impact.