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Les obligations peuvent être considérées comme une des meilleures classes d’actifs de ces 40 dernières années. Mais en restera-t-il ainsi ? Non, estime Compound Capital Advisors : 2021 et 2022 pourraient être des années de rendements négatifs. Et ce, en raison des rendements et des spreads extrêmement faibles, d’une croissance économique supérieure à la moyenne et de la hausse de l’inflation.

Charlie Bilello, le fondateur de Compound Capital Advisors, montre dans un tableau très clair que les obligations se sont extrêmement bien comportées au cours des quatre dernières décennies, mais que les rendements ont fortement chuté dans l’intervalle : de 222,7 % dans la période 1980-1989 à 109,9 % en 1990-1999, 84,7 % en 2000-2009 et 44,5 % durant les dix années 2010-2019. 

Pour 2021, le gestionnaire d’actifs table pour l’indice Barclays Aggregate Bond Index sur un rendement négatif estimé à -1,8 %. 

Dans son analyse, Bilello explique les rendements obligataires au cours des 40 dernières années. Les politiques néolibérales du Président américain Ronald Reagan et de la Première ministre britannique Margaret Thatcher ont ouvert la voie à la libéralisation et à la déréglementation, qui ont été accommodées par les banques centrales par le biais d’une politique monétaire de baisse des taux d’intérêt. Résultat : le Trésor américain est passé de 15,84 % en 1981 à un all time low de 0,52 % en 2020. 

 

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Les investisseurs en ont tiré un important enseignement, car le prix d’une obligation évolue en sens inverse du rendement. Au cours des deux dernières années, lorsque les taux d’intérêt ont été poussés à des niveaux historiquement bas, cela s’est traduit par des rendements obligataires substantiels. 

Le vent arrière devient vent de face

Cependant, un nouveau problème se pose à présent : le vent arrière est devenu un vent de face. Selon Bilello, il ne faudra pas grand-chose pour faire de 2021 la pire année obligataire de l’histoire. Au début de cette année, le taux à 10 ans des bons du Trésor était de 0,92 %. Par crainte d’une hausse rapide de l’inflation, le taux est passé à 1,30 %, tandis que les obligations américaines ont chuté de 1,6 % depuis le début de l’année. 

Bilello met en garde : sur la base d’une duration d’environ 6 ans, une hausse du rendement de 100 points de base entraîne une baisse de 6 % du prix des obligations sous forme agrégée. Plus la duration est longue, plus la baisse de rendement est importante. 

Cause de la hausse des taux d’intérêt

Charlie Bilello, de Compound Capital Advisors, se pose la question rhétorique de savoir ce qui pourrait provoquer une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Il cite trois causes possibles : l’augmentation de la dette publique, l’accélération de la croissance économique et la hausse de l’inflation. 

Les analystes et les économistes s’inquiètent du fait que les dettes du gouvernement américain augmentent extrêmement rapidement : l’année dernière, elles ont augmenté de 4600 milliards de dollars (+20 %) pour atteindre 28 000 milliards de dollars. À cela s’ajoutent encore 900 milliards de dollars supplémentaires pour un plan de relance convenu en décembre, et la liste des souhaits dressée par le nouveau président Joe Biden est impressionnante : 1900 milliards de dollars, approuvés par le Congrès dans l’intervalle. 

En conséquence, les attentes en matière d’inflation sont maintenant à leur plus haut niveau depuis 2012, avec une pointe attendue en mai aux États-Unis.

Et puis il y a la fin de la crise du coronavirus. Elle est synonyme de soulagement, mais la croissance économique supérieure à la moyenne pouvant résulter de la libération du virus a également un revers : historiquement, une croissance économique élevée s’accompagne d’une hausse des taux d’intérêt. Conséquence : 2021 et 2022 pourraient bien être les pires années jamais enregistrées pour les investisseurs obligataires. 

Réponse de Valuedge

Valuedge a déclaré au début de ce mois qu’en réaction à la possibilité d’une croissance et d’une inflation plus élevées, il avait décidé de vendre des obligations d’entreprises et de réinvestir dans les matières premières le montant libéré. Le gestionnaire d’actifs table sur une croissance économique nettement plus élevée et une inflation de 3 % au cours du second semestre.

« Si les banques centrales maintiennent les taux d’intérêt à court terme bas pendant une longue période et que la croissance et l’inflation reprennent, les conditions sont idéales pour une courbe des taux plus raide. S’il est effectivement question d’un scénario dans lequel l’inflation dépasse les 3 %, les matières premières sont la meilleure classe d’actifs », écrit Valuedge, qui ajoute qu›« elles peuvent en effet ajouter une valeur tactique en tant que protection. » Avec le produit des ventes d’obligations, Valuedge a pris une exposition au Bloomberg Commodity ETF.

 

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