Les investisseurs particuliers s’attendent à obtenir des rendements nettement supérieurs à ceux des investisseurs professionnels. Le «déficit d’attente» mondial s’élève actuellement à 174 % sur le long terme. Cela représente 53 points de pourcentage de plus qu’en 2020.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par Natixis Investment Managers auprès de 8 550 investisseurs individuels. Une grande partie des investisseurs interrogés, tous dotés de plus de 100 000 dollars d’actifs investissables, ont obtenu des rendements à deux chiffres en 2020. Une majorité d’entre eux sont également très positifs à l’égard de 2021.
En moyenne, ils espèrent obtenir des rendements annuels de 13 % supérieurs à l’inflation en 2021. Les professionnels de l’investissement, en revanche, sont beaucoup plus conservateurs pour le second semestre de cette année. Ils prévoient un rendement cette année d’au plus 5,3 % au-dessus de l’inflation.
Compte tenu des rendements élevés obtenus par les investisseurs en 2020, 50 % des personnes interrogées n’ont apporté aucun changement à leurs comptes d’investissement à la suite de Covid-19. Les trois quarts des milléniaux interrogés ont apporté des modifications à leurs comptes d’investissement.
Ce groupe était plus susceptible d’augmenter ses investissements à la suite de la pandémie (23 % contre 19 % dans l’ensemble), de développer ses activités de négociation en ligne (32 % contre 23 % dans l’ensemble) et d’augmenter ses activités de négociation par l’intermédiaire d’un conseiller (24 % contre 18 % dans l’ensemble).
Si les milléniaux étaient les plus susceptibles d’augmenter leurs investissements et leurs activités de trading, ils étaient également les plus susceptibles d’annuler leurs comptes d’épargne et d’investissement (24 % contre 19 %), un chiffre qui correspond aux 28 % qui ont déclaré avoir perdu leur revenu familial et aux 12 % qui ont perdu leur emploi ou leur entreprise pendant au moins une partie de l’année en raison de la Covid-19.
Les investisseurs européens sont particulièrement préoccupés par la lenteur de la reprise économique. Près de 80 % des investisseurs disent préférer la sécurité au rendement des placements.
Il est frappant de constater que les attentes de rendement et les menaces financières sont perçues séparément. Plus de la moitié (53 %) des investisseurs en Europe se disent prêts à prendre des risques pour obtenir des rendements plus élevés. Près de sept personnes sur dix (66 %) reconnaissent que des mouvements de marché de 10 % à la hausse ou à la baisse sont normaux et un nombre similaire (64 %) pense que la volatilité offre des opportunités de croissance de leurs actifs.
Toutefois, les trois quarts (76 %) des investisseurs européens déclarent également préférer la sécurité à la performance des investissements, et plus de la moitié (52 %) pensent que la volatilité nuit à leurs objectifs d’épargne et d’investissement. Cela peut expliquer pourquoi, malgré les opportunités potentielles, la volatilité est l’une des principales préoccupations (32 %), avec la lenteur de la reprise économique (36 %) et la faiblesse des taux d’intérêt (31 %).
Les investisseurs individuels en Europe se sont mieux comportés pendant la pandémie que dans les autres régions, six sur dix déclarant que l’impact financier de Covid-19 était nul ou faible.
Le sentiment est plus positif en Europe qu’en Asie et en Amérique latine. Six investisseurs sur dix déclarent avoir confiance dans leurs finances et, dans l’ensemble, deux tiers d’entre eux se disent confiants dans leur sécurité financière, notamment en Allemagne (74 %), aux Pays-Bas (78 %), en Suisse (70 %) et au Royaume-Uni (71 %).