Ces derniers jours, nous avons assisté à une correction massive des marchés boursiers chinois, tant à Hong Kong que sur le continent. Cela s’explique par les mesures réglementaires particulièrement strictes prises par le gouvernement chinois à l’égard des stocks d’éducation.
Jeroen Blokland affirme que les marchés boursiers chinois sont désormais entrés dans un marché baissier. Par exemple, l’indice FTSE China A50, qui comprend les 50 plus grandes actions A en termes de capitalisation boursière, a maintenant chuté de 24 % depuis son sommet de février. Les ondes de choc ont été ressenties jusqu’à l’Ouest. Par exemple, Prosus, dont la valeur nette d’inventaire est en grande partie constituée d’actions Tencent, a perdu quelque 15 % en deux jours de bourse.
Une réglementation stricte et inattendue limitant les entreprises d’éducation privées a été l’élément déclencheur. Les investisseurs craignent que les problèmes ne se propagent à d’autres secteurs. Cela rappelle clairement que la Chine reste une économie planifiée centralisée. Selon M. Blokland, les investisseurs exigeront désormais une prime de risque plus élevée pour les actions chinoises.
Autre impact
L’intervention du gouvernement n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les actions chinoises, car la Chine représente environ 40 % de l’indice MSCI Emerging Markets, qui a perdu plus de 12 % par rapport à son sommet de février et a déjà abandonné les gains de cette année ;
M. Blokland mentionne que les perspectives pour les marchés émergents étaient déjà moins favorables que celles des marchés développés en raison de la réduction des mesures de relance budgétaire, du nombre croissant de banques centrales qui resserrent leur politique monétaire, de l’appréciation du dollar américain et, enfin et surtout, de la lenteur de la campagne de vaccination.
Blokland : «C’est pourquoi nous restons sous-pondérés en actions des marchés émergents par rapport aux marchés développés.
Alternatives
Investment Officer s’est également entretenu avec Jan Boudewijns (photo), responsable de l’équipe chargée des marchés émergents chez Candriam et l’un des investisseurs les plus expérimentés dans ce domaine dans notre pays. M. Boudewijns indique qu‹ «après les attaques contre les services Internet et le secteur de l’immobilier, le secteur de l’éducation en Chine est maintenant touché par la vague de réglementations strictes.
L’objectif à long terme est d’améliorer la vie des Chinois et de la rendre plus abordable. Il s’agit d’encourager les familles à avoir plus d’enfants et de corriger la tendance démographique chinoise qui s’aggrave. Nous pensons que les valeurs de l’éducation ont fortement corrigé, mais les perspectives restent sombres ou du moins très incertaines. Nous ne pensons pas que ce soit une bonne idée d’investir dans ce secteur pour le moment.
L’équipe de M. Boudewijns avait déjà réduit ses investissements dans le secteur avant la récente correction. En ce qui concerne l’exposition à la Chine, ils sont également sous-exposés à l’Internet chinois et aux ADR cotés aux États-Unis, et surpondérés en actions A, avec un accent thématique.
Boudewijns mentionne qu’il existe des alternatives à ces actions. Il affirme que la Chine est clairement en train de réformer le pays avec une vision à long terme. La vague de réglementation plus stricte n’est donc probablement pas encore terminée. Par conséquent, la pression de vente pourrait persister, à moins que la Chine ne revienne sur le resserrement de ses politiques monétaires et fiscales récemment imposé.
L’alternative pour les investisseurs qui souhaitent rester sur les marchés émergents est d’investir dans un portefeuille diversifié à l’échelle mondiale, où le gestionnaire de portefeuille peut ajuster la répartition entre les différents marchés et secteurs selon les besoins.