
Face à l’arrivée imminente de grands groupes internationaux sur le secteur des services financiers européens, Gambit joue la carte d’une plate-forme globale et universelle pour conseiller les investisseurs, et proposer aux banquiers belges et luxembourgeois d’entrer dans l’ère digitale.
Gambit Financial Services est une spin-off d’HEC Liège qui fut un pionnier des services d’investissement robotisés. Créé en 2007, le groupe n’a vraiment commencé à prendre son envol qu’à partir de 2009 auprès de quelques banques privées, avant de voir ses algorithmes être progressivement utilisés par des grandes banques et des courtiers en ligne. Le groupe dispose aujourd’hui d’une vingtaine de clients institutionnels sur quatre marchés (Belgique, France, Luxembourg et Suisse), et dispose d’une main d’œuvre hautement qualifiée qui compte actuellement 85 personnes, mais devrait augmenter encore de quarante unités d’ici la fin 2019.
« Nos solutions se basent sur trois grandes familles d’algorithmes : la compréhension du profil de risque du client, la construction du portefeuille, et le contrôle des risques au sein du portefeuille », souligne Geoffroy de Schrevel (CEO de Gambit). « Ensuite, ces algorithmes sont entourés d’une interface destinée à faciliter le parcours du client final. Car dans le monde digital, nous perdons des clients à chaque clic supplémentaire que nous imposons aux clients, et il faut avoir une approche qui soit la moins complexe possible ».
Autonomie
Gambit a été racheté en 2017 par BNP Paribas Asset Management, une acquisition qui n’aura pas eu d’impact négatif sur l’activité du groupe. « BNP Paribas voulait disposer d’une solution unique pour l’ensemble de leur conseil en investissement, ce qui nous a permis d’avoir une capacité de déploiement au niveau mondial de nos solutions tout en conservant notre autonomie de gestion » , souligne Geoffroy de Schrevel. « Dans le même temps, nos autres clients institutionnels voulaient s’assurer que nous garderions notre indépendance par rapport à BNP Paribas, et nous avons jusqu’ici été en mesure de les rassurer ».
Une autre étape pour le groupe a été le lancement en 2016 de Birdee, sa plate-forme pour particuliers basée sur des ETF, et dont la portée a progressivement été étendue sur plusieurs pays. « Même si nos clients ont été surpris par notre initiative, la possibilité de développer un outil directement au contact des utilisateurs finaux nous permet aujourd’hui de raccourcir très fortement le délai pour adapter notre solution à tous nos clients », souligne Geoffroy de Schrevel. « Birdee nous permet de pouvoir assurer à nos clients institutionnels que nos algorithmes resteront innovants par rapport aux autres solutions disponibles dans le marché ».
Approche globale
Et il souligne à ce titre que le marché des services financiers européens pourrait être bouleversé d’ici quelques années par l’arrivée d’acteurs aux épaules très larges, comme par exemple Ant Financial, une filiale du géant chinois Alibaba. « Ce groupe est taillé pour réussir globalement, avec un outil pensé pour les clients et qui est capable d’évoluer très rapidement. Ils arriveront très certainement en Europe dans un futur pas si éloigné », constate Geoffroy de Schrevel.
Et de souligner qu’à l’ère digitale, les groupes qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui auront été capable de développer une plate-forme globale, sur laquelle les clients sont capables d’accéder à n’importe quel endroit de la planète, comme Amazon ou Google. « Quel que soit le pays où vous vous trouvez, ces sites fonctionnent de la même manière. Et c’est une ambition globale que nous avons également avec Birdee ».