Donald Trump
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Tout comme les bourses américaines jeudi, les bourses européennes ont ouvert en nette baisse vendredi. Des entreprises comme ArcelorMittal sont en recul suite à l’annonce de Donald Trump de son intention d’introduire des taxes d’importation sur l’acier et l’aluminium. Les conséquences concernent plus que la seule industrie sidérurgique.

Les entreprises américaines qui importent de l’acier de l’étranger devront bientôt payer 25 pour cent de taxe sur ces importations. Pour l’aluminium, le tarif applicable sera de 10 pour cent. Avec cette décision, qu’il signera la semaine prochaine, le président Trump entend protéger l’industrie sidérurgique américaine.

Les conséquences seront importantes pour le secteur de l’acier. « Cette mesure touche l’industrie sidérurgique de deux manières. Non seulement l’exportation d’acier vers les États-Unis s’en trouvera sérieusement menacée, mais l’acier issu de pays hors UE se retrouvera massivement proposé sur le marché européen », écrit un porte-parole de Tata Steel Nederland sur LinkedIN.

Eurofer, une organisation qui défend les intérêts de l’industrie sidérurgique européenne, conclut, dans le journal économique Het Financieele Dagblad, que les États-Unis, en franchissant cette étape, « font le choix d’un conflit commercial mondial ». D’après l’organisation, cette nouvelle taxe réduira d’au moins 50 % les exportations européennes vers les États-Unis. Et ce n’est pas rien, sachant que les entreprises européennes ont encore exporté, l’année passée, près de cinq millions de tonnes d’acier vers l’Amérique.  

Les entreprises sidérurgiques

Les effets de cette mesure se constataient aux cours des entreprises sidérurgiques vendredi matin. En milieu de matinée, l’indice AEX d’ArcelorMittal avait baissé de plus de 2 pour cent. Le cours d’Aperam avait quelque peu diminué lui aussi. 

L’économiste sénior Tom Simonts de KBC AM reconnaît, dans une publication sur LinkedIn (en NL), qu’il y aura un effet légèrement négatif pour l’industrie sidérurgique dans le monde entier, mais pas en Amérique. « L’acier qui ne va plus aux États-Unis devra aller ailleurs dans le monde », affirmait déjà l’économiste avant que Trump rende sa décision publique au niveau mondial.

Mais, comme il le souligne ensuite, ces taxes d’importation sur l’acier peuvent justement s’avérer bénéfiques pour une entreprise comme ArcelorMittal. « Elle tire 24,4 pour cent de son chiffre d’affaires aux États-Unis, et peut donc y profiter de marges bénéficiaires plus élevées », selon l’économiste. La branche de gestion de patrimoine de la banque belge a donné une recommandation d’achat sur ArcelorMittal, avec un objectif de cours de 35 euros.

C’est une autre histoire, écrit-il en revanche, pour les entreprises sidérurgiques qui font essentiellement leur chiffre d’affaires en Europe, comme par exemple Salzgitter et Voestalpine. Vendredi matin, la première action était près de 4 pour cent sous la normale, et la deuxième près de 3 pour cent.

Le pétrole

L’industrie sidérurgique n’est pas la seule touchée par les mesures de Trump, qui ont également un impact sur, par exemple, les secteurs pétrolier et gazier. L’American Petroleum Institute écrit que leur introduction pourra perturber les structures du côté de l’offre et entraîner des coûts inutiles. 

« L’industrie américaine du pétrole et du gaz s’appuie sur les importations mondiales d’acier pour la majeure partie de ses activités. Pensez par exemple à l’acier pour les forages pétroliers, ou pour les unités de production on- et offshore, les pipelines, les terminaux GNL et les raffineries. »   

Le pétrole Brent, mesure de référence au niveau mondial, n’avait perdu que quelques dixièmes de pour cent vendredi matin. Vers onze heures, le baril était à 63,73 dollars.

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