Pour la première fois depuis des années, JP Morgan Asset Management anticipe une meilleure rentabilité du marché boursier européen par rapport au marché américain.
« Pour autant, cela ne veut certainement pas dire que l’écart de valorisation entre les deux marchés va se combler l’année prochaine, explique le stratège Vincent Juvyns, portant son regard sur l’année à venir. Vincent Juvyns s’est rendu la semaine dernière en Belgique et aux Pays-Bas dans le cadre du rapport prévisionnel annuel très suivi de JP Morgan AM.
Un ton positif à propos de l’Europe
La société de gestion d’actifs porte avant tout un regard plus positif sur l’Europe, là où ces dernières années, elle avait un avis « plus nuancé » sur notre continent. Ce point de vue revisité est notamment dû aux nouveaux gouvernements pro-européens qui se montrent de surcroît en faveur des réformes.
Par ailleurs, le sol semble fertile à une plus grande intégration européenne. De l’avis de Vincent Juvyns, les accords récents à propos d’un budget de défense commun représentent déjà un « modeste aboutissement ». Les accords en matière de fiscalité pour les citoyens européens qui habitent dans un autre pays sont un autre exemple.
Dans l’intervalle, l’économie européenne tourne à plein régime. Grâce à la forte consommation, mais de plus en plus aussi, en raison de la croissance de la production. Selon les indices de confiance, cet élan devrait se maintenir un certain temps.
Investir activement aux États-Unis
JP Morgan émet aussi un avis positif à l’égard du marché boursier américain, malgré les valorisations élevées. Les valorisations se situent, à concurrence de 18 fois le bénéfice escompté par action encore en-deçà de l’écart-type 1, au-dessus de la moyenne à long terme.
Dans ce marché, le temps est « pourtant révolu d’investir passivement », poursuit le stratège. « La réforme fiscale a ainsi plus d’impact sur une entreprise que sur une autre’
Les valeurs technologiques qui ont fait couler beaucoup d’encre et qui ont sensiblement augmenté en 2017 sont encore séduisantes, d’après la société de gestion d’actifs. « Vous payez 19 fois le bénéfice escompté, mais dans un secteur porteur d’une bien plus forte croissance. »
Actions japonaises
Selon Vincent Juvyns, le secteur des services financiers est lui aussi attrayant en raison de la rentabilité qui va fortement s’améliorer dans un environnement de taux à la hausse. Ces préférences sectorielles s’inscrivent dans la droite ligne de celles du géant financier américain BlackRock.
La société de gestion d’actifs américaine émet sa plus forte conviction envers le Japon, le troisième marché développé le plus important.
Le stratège exprime ici la « magie » du premier ministre japonais Abe. « D’un point de vue économique, on parle d’un renouveau du Japon. Ce renouveau est très prometteur pour les marchés financiers. » Vincent Juvyns estime les valorisations attrayantes, au vu de l’augmentation actuelle des bénéfices.
Un autre facteur non moins important est que le lien entre le yen et le marché boursier est rompu et que le marché croît alors que la banque centrale reconduit ses achats de fonds ETF (Exchange Traded Funds) sur le marché boursier.