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Grandi (La Financière de l’Echiquier) souligne les opportunités gigantesques liées au développement du secteur spatial, avec de nombreuses sociétés qui devraient faire leur entrée en bourse durant les prochaines années. 

Les fonds thématiques sont à la mode, et les sociétés de gestion rivalisent d’ingéniosité pour proposer de nouvelles stratégies originales. La Financière de l’Echiquier propose depuis quelques semaines une nouvelle stratégie baptisée Echiquier Espace, qui investit sur les nombreux développements en cours dans l’exploitation commerciale de l’orbite terrestre, et (à plus long terme) sur l’exploration et la colonisation du système solaire. 

Profondeur

Rolando Grandi (gestionnaire du fonds) souligne que la réflexion à la base de la création de cette stratégie a commencé en 2018. « Nous avons rapidement considéré le spatial comme étant la prochaine thématique sur laquelle nous souhaitions nous positionner. Il s’agit d’une industrie qui bénéficie aujourd’hui d’une convergence des connaissances au niveau industriel et technologique, utilisées dans la production d’actifs spatiaux (fusées, satellites, etc) ». 

« Elle bénéficie également de tous les développements réalisés dans des domaines comme l’intelligence artificielle pour permettre aujourd’hui l’émergence boursière d’un ensemble de nouveaux acteurs, sur lesquels nous pouvons aujourd’hui construire une stratégie d’investissements, ce que nous appelons désormais l’Espace 2.0 ». 

Ce segment a vu l’arrivée en bourse d’un grand nombre de sociétés durant les dernières années, avec une profondeur qui atteint désormais une centaine de valeurs pour une capitalisation de 400 milliards de dollars. « Le nombre de sociétés exposées sur le spatial devrait rapidement augmenter, avec une profondeur du marché qui devrait tripler ou quadrupler durant les prochaines années ». 

Démocratisation

Rolando Grandi souligne avoir une approche globale du secteur spatial, avec une exposition sur l’ensemble de la chaîne de valeur. « Tous le monde a bien entendu en tête des noms comme SpaceX (Tesla) ou Blue Origin (Amazon), mais il existe un très grand nombre de nouveaux acteurs moins connus, mais tout aussi impressionnants comme Astra, Maxar, Iridium ou Rocket Lab ». 

Cet essor a été permis par l’arrivée d’un grand nombre d’acteurs privés sur une activité autrefois occupée uniquement par les agences publiques. « Ces acteurs sont beaucoup plus soucieux de démocratiser les lancements, et le coût pour envoyer un actif spatial en orbite a été divisé par dix durant la dernière décennie ».

Il s’attend à une poursuite de cette pression sur les coûts de l’ordre de 10% par an durant les prochaines années, notamment grâce aux techniques d’impression 3D qui sont d’ores et déjà utilisées pour construire les fusées notamment. 

La démocratisation de l’accès à l’espace a permis l’essor d’un grand nombre de sociétés actives dans la monétisation des données récoltées en orbite au travers d’une large gamme d’applications différentes, comme par exemple dans la logistique, dans le transport, dans l’agriculture de précision, dans l’assurance, ou dans le suivi du changement climatique. « C’est un écosystème nouveau de sociétés qui ont besoin de ces données en temps réel, et qui s’ouvre aujourd’hui aux investisseurs ».  

Durabilité

La question de la durabilité est aujourd’hui au centre de la démarche de nombreux groupes, d’autant que le lancement d’une fusée nécessite une libération importante d’énergie afin de pouvoir se libérer de la gravité terrestre. « Nous allons aujourd’hui vers des sociétés qui ont une approche responsable en terme de durabilité dans leur lien avec le spatial, et qui utilisent des systèmes de propulsion moins polluants comme le méthane et surtout l’hydrogène ». 

Ce dernier mécanisme de propulsion, utilisé notamment par Blue Origin (Amazon), revient à faire combiner l’hydrogène et l’oxygène liquide pour dégager de la puissance, avec une fusée qui expulse… de l’eau (H2O). L’utilisation de l’eau comme mécanisme de propulsion est aussi central dans la volonté des nombreux acteurs de s’installer durablement sur la Lune, car l’utilisation de la glace présente sur les pôles de notre satellite pourrait permettre aux fusées de se ravitailler, et d’utiliser la Lune comme base de lancement vers Mars (car se libérer de l’attraction lunaire nécessite nettement moins d’efforts que se libérer de l’attraction terrestre). 

Mars et au delà

A plus long terme, l’exploration de la Lune et de Mars constituent des opportunités significatives, ainsi que des projets plus lointains (comme l’étude de gaz rares dans l’atmosphère de Vénus ou l’exploration de certaines lunes de Saturne ou Jupiter).« Artemis (le programme lunaire de la Nasa) entrevoit un retour vers la Lune à l’horizon 2025, et les programmes martiens sont encore plus éloignés (pas avant 2030 dans le plus optimiste des scénarios). Ils font toutefois déjà l’objet de commandes à l’heure actuelle, et il fait donc du sens de suivre les développements sur ces projets encore très lointains ». 

Enfin, même si les opportunités restent encore concentrées aux Etats-Unis et en Europe, la diversité du spatial est également appelée à se développer au vu des programmes en développement dans de nombreux pays, et notamment en Asie. « L’Inde et la Chine ont par exemple des programmes très ambitieux, mais les sociétés actives sur ce marché restent encore la propriété des Etats. La transition vers le privé n’est pas encore amorcée dans ces pays, mais c’est un segment qui devrait constituer à terme un prochain relai de croissance pour l’ensemble du secteur ».
 

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