Lorsqu’ils choisissent des fonds d’investissement et des sociétés de fonds, les investisseurs s’intéressent de plus en plus à l’histoire que racontent les fournisseurs. « La performance et le prix auront toujours de l’importance, mais aujourd’hui, il y a plus que cela. »
C’est ce qu’a déclaré cette semaine Chris Chancellor de Broadridge lors de la conférence sur la distribution transfrontalière organisée par le Financial Times, Deloitte et Elvinger Hoss. « L’industrie est en train de passer à un modèle de service. Au branding, raconter une histoire. »
Il s’agit notamment de la communication autour de l’engagement. « Les investisseurs veulent de plus en plus pouvoir mesurer ce qu’ils font, avoir un impact. Ils sont de plus en plus conscients des options disponibles, et critiques à l’égard des produits dans ce domaine. »
D’après un sondage réalisé auprès de gestionnaires de fonds, la chercheuse Shelly Antoniewicz, de l’Investment Company Institute, et lui s’attendent à un nouvel afflux important d’actifs vers les fonds ESG en 2021. Ils indiquent vouloir allouer plus d’argent à cette catégorie, expliquent les chercheurs.
ESG
En ce qui concerne l’ESG, ils affirment qu’il s’agit ‘assurément d’une tendance persistante’. Antoniewicz : « L’année dernière, 459 nouveaux fonds ESG durables ont été lancés en Europe. Ces nouveaux fonds ont accueilli à eux seuls 36 milliards d’euros en 2020. Un an plus tôt, 360 nouveaux fonds avaient été lancés, avec un afflux de 30 milliards d’euros la première année. Il y a donc une forte demande. »
Une autre catégorie à laquelle les gestionnaires de fonds veulent allouer plus d’argent en 2021 est celle des fonds thématiques. Les investisseurs le faisaient déjà en 2020, étant donné que JP Morgan et Pictet figurent parmi les cinq sociétés de fonds qui enregistrent les plus importants afflux de capitaux. « Ils doivent une grande partie de ces afflux à certains de leurs fonds thématiques », déclare Chancellor.
Au niveau des catégories, ce sont les fonds global largecap growth qui ont reçu le plus d’argent l’année dernière : 39 milliards d’euros, suivis par les catégories ‘technology’ et ‘global largecap blend’.
Antoniewicz trouve cette dernière surprenante. « Les catégories ‘Large cap growth’ et ‘Technology’ ont bien performé l’année dernière. Nous savons que les flux et les performances ont tendance à être en corrélation. Pendant des années, les investisseurs étaient prêts à acheter dans le creux. Au cours du premier trimestre de l’année dernière, ils ont eu cette opportunité et sont donc entrés dans ces fonds très performants. »
Selon le chercheur, l’afflux d’actifs tout aussi important vers les fonds d’actions, sans préférence pour la croissance ou la valeur (global large cap blend), s’explique par une combinaison de branding et de marketing. « À cet égard, vous ne pouvez pas toujours être investi dans les fonds les plus performants. Chaque investisseur apprend que l’une des premières choses à savoir concernant l’équilibre entre risque et rendement, c’est qu’il faut diversifier son portefeuille. Les investisseurs ont peut-être cherché une position défensive dans le blend. »