Aussi bien les banques que les intermédiaires financiers et le secteur des fonds peuvent communiquer encore beaucoup mieux concernant leur offre en matière d’investissement durable. C’est la conclusion d’une enquête menée par le gestionnaire d’actifs Schroders, après l’article d’introduction que l’on a publiée hier.
L’investissement durable est de plus en plus populaire en Belgique en tant que moyen de contribuer à un monde plus durable. Selon une enquête récente du gestionnaire d’actifs Schroders, 44 % des investisseurs belges indiquent préférer les investissements durables aux stratégies qui ne tiennent pas compte des facteurs de durabilité. En 2018, ce pourcentage n’était que de 35 %.
Néanmoins, il y a encore du pain sur la planche dans le secteur financier sur le plan de la communication. Quelque 23 % des investisseurs belges indiquent recevoir des informations sur les investissements durables lors de presque chaque entretien avec leur conseiller financier. En revanche, 45 % des investisseurs ne reçoivent des informations sur les investissements durables que lorsqu’ils en font la demande. « C’est une observation frappante, d’autant plus que les banques ont beaucoup communiqué sur la durabilité et les investissements durables ces dernières années. Cela semble cependant indiquer que les banques et les intermédiaires financiers peuvent communiquer encore plus activement avec leurs clients concernant les solutions d’investissement durable », déclare Wim Nagler, Sales Director Belgium & Luxembourg chez Schroders. Notre pays obtient également de moins bons résultats que la moyenne européenne et mondiale à cet égard, respectivement 28 % et 33 % des investisseurs indiquant recevoir des informations sur la durabilité à chaque contact avec leur conseiller.
Cependant, quelque 90 % des répondants ont besoin de plus d’informations pour être certains que leurs investissements sont durables. À la question de savoir qui devrait fournir ces informations, les réponses sont mitigées : 46 % des Belges estimaient que cette responsabilité incombe à des tiers indépendants, tandis que 44 % pensaient que les informations devaient provenir directement du fournisseur d’investissement.
Rôle des gestionnaires de fonds
Le secteur des fonds peut lui aussi encore affiner sa communication. Lorsqu’on leur demande quelles parties ont un rôle à jouer dans la limitation du réchauffement climatique, les gestionnaires d’actifs et les actionnaires arrivent en toute dernière position. Les investisseurs se tournent principalement vers les pouvoirs publics (62 %), les ONG (58 %), les organisations intergouvernementales (56 %), les groupes de pression (55 %) et eux-mêmes en tant qu’individus (49 %). Seuls 38 % des investisseurs belges considèrent que le secteur des fonds d’investissement a un rôle à jouer. Nagler : « Peut-être devrions-nous, en tant que secteur, encore mieux communiquer sur la manière dont nous pouvons le faire en tant que gestionnaires des actifs de nos clients, ainsi que sur la raison de l’importance de cette communication. Il est clair que cela n’est pas encore suffisamment compris. »
Dans le même temps, 55 % des Belges estiment que les gestionnaires de fonds doivent user de leur influence en n’investissant plus dans des entreprises actives dans le secteur pétrolier et gazier. Nagler : « Les gestionnaires de fonds déploient souvent beaucoup d’efforts pour inciter les compagnies pétrolières et gazières à s’engager davantage sur la voie de la révolution durable. Les investisseurs privés y croient clairement moins. »
Quelques autres résultats de l’étude Schroder :
La plupart des investisseurs belges (81 %) veulent investir d’une manière conforme à leurs convictions
Près d’un cinquième (19 %) de ceux qui décrivent leurs connaissances en matière d’investissement comme ‘expertes’ ou ‘avancées’ ont tendance à renier leurs convictions personnelles pour obtenir un rendement plus élevé, ce qui est considérablement plus que les 12 % du groupe ‘de base/débutants’.
Qu’est-ce qui motive les investisseurs belges à opter pour des investissements durables ? 46 % déclaraient qu’ils trouvaient l’investissement durable intéressant en raison de son impact environnemental plus large, tandis que 35 % estimaient que l’investissement durable offrait une plus grande chance d’obtenir des rendements plus élevés.
Les investisseurs belges avancés sont les plus enclins à penser que l’investissement durable offre la plus grande chance d’obtenir des rendements plus élevés (37 %). Les investisseurs débutants/de base sont les moins enclins à penser que l’investissement durable sera finalement décevant (12 %).