Pour Eric Brard, head of fixed income chez Amundi, le contexte actuel reste difficile sur les marchés obligataires. Il faut diversifier l’exposition, rester sur des maturités courtes et privilégier les émissions en devises fortes sur la dette émergentes. La dette italienne est les obligations indexées sur l’inflation pourraient dégager des perspectives attractives durant les prochains mois.
A l’occasion du récent World Investment Forum organisé par Amundi à Paris, nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs responsables du plus grand gestionnaire d’actifs européens. En commençant par le marché obligataire, Eric Brard souligne les défis posés actuellement par les taux bas tant au niveau des obligations souveraines que pour la dette d’entreprise, «dans un contexte où la hausse de la volatilité a également pesé sur les rendements.›
Dans ce contexte, il souligne la nécessité de rester sur des échéances courtes afin de limiter l’exposition au risque lié à la normalisation des politiques monétaires en Europe et aux Etats-Unis. ‹Nous avons également plutôt eu tendance à réduire notre exposition sur la dette d’entreprise en raison de la valorisation élevée de cette classe d’actifs.›
Prudence et diversification
‹Notre approche sur la partie obligataire est plutôt de viser à protéger le capital à l’heure actuelle, en diversifiant au maximum les risques›, souligne encore Brard, ‹tant au niveau géographique qu’au niveau du risque crédit, ou en se positionnant sur la dette privée ou sur des formes de dette hybride. Il faut balayer le plus large possible.›
Il souligne également que l’exposition sur les devises est également susceptible de générer de la performance sur un portefeuille, que ce soit en couvrant le risque de change ou en prenant des positions plus actives.
‹Nous avons actuellement tendance à être haussier sur le dollar face aux devises émergentes. Dès lors, nous préférons nous exposer sur la dette émergente par des émissions en devises fortes, ou éviter les pays qui seront impactés par une appréciation du dollar (notamment ceux exposés sur les matières premières).›
Il souligne également qu’il existe actuellement quelques points d’attention qui pourraient entraîner des mouvements au sein des portefeuilles durant les prochains mois. ‹Nous suivons attentivement la situation italienne. Ce pays n’est pas en danger, et les fondamentaux sont solides. Il est encore un peu tôt pour rentrer, mais la visibilité pourrait s’améliorer à un moment ou l’autre et il faudra se tenir prêt.›
Brard souligne également l’intérêt des obligations exposées sur l’inflation dans le cadre d’un éventuel changement de régime dans les attentes du marché.