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La crise en Ukraine a provoqué une flambée des prix de l’énergie et des matières premières. Cela affectera-t-il le prix de l’immobilier résidentiel belge, qui se maintient depuis des décennies ?

Nous avons entendu aux informations la semaine dernière que les chantiers belges risquent de s’arrêter dans les mois à venir en raison d’une grave pénurie de matériaux et de matières premières. Les prix de l’énergie ne sont pas non plus une bonne chose. Les incitations fiscales en faveur des pompes à chaleur et des panneaux solaires sont une mesure bienvenue pour réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, mais ces rénovations restent très coûteuses.

Chez ING, on reste convaincu que les prix de l’immobilier continueront à augmenter en 2022 et 2023, mais plus lentement que l’année dernière. Les maisons pourraient devenir plus de 5 % plus chères cette année, contre 8 % l’année dernière. C’est ce qui ressort du dernier Real Estate Focus de Steven Trypsteen, économiste chez ING Belgique.

La forte hausse des prix de l’immobilier au cours des deux dernières années et l’éventualité d’une hausse des taux d’intérêt sont les principales raisons qui poussent ING à supposer que les prix pourraient augmenter plus lentement.

Combinée à une inflation plus élevée, la croissance des prix des logements serait proche de zéro en termes réels. Toutefois, si la guerre en Ukraine se prolonge, elle pourrait peser sur l’activité du marché immobilier et ralentir la croissance des prix des logements. Selon Steven Trypsteen, les prévisions de croissance économique devront être revues à la baisse.

Pénurie grave

Les économistes du département de recherche de Belfius Banque affirment que «la hausse spectaculaire des prix de l’immobilier en Allemagne et aux Pays-Bas est largement due à la pénurie aiguë de logements. C’est beaucoup moins le cas en Belgique». Ils disent qu’il est difficile de prédire exactement comment les prix vont augmenter, bien que la hausse des taux d’intérêt pourrait freiner les prix à partir de la fin de 2022.

Au cours des 25 dernières années, l’offre de logements dans notre pays a pu suivre la croissance du nombre de familles, selon M. Belfius. De 1995 à 2021, le nombre de logements a augmenté de 27 % pour atteindre 5,6 millions. Dans la même période, le nombre de ménages est passé de 4,12 millions à 5 millions, soit une augmentation de 21,8 %. Bien que la production dans le secteur de la construction ait diminué en 2020 en raison de Covid-19, elle a compensé le manque à gagner en 2021. Au cours des dix premiers mois, près de 49 000 nouveaux logements ont été autorisés, soit une hausse de 3,2 % par rapport à la même période en 2019.

Belfius indique que le coût des nouvelles constructions continuera à augmenter en 2022 en raison de la hausse des prix des matières premières et des matériaux. En ce qui concerne l’évolution des taux d’intérêt, Belfius s’attend à ce que le taux OLO à 10 ans se termine avec un demi pour cent de plus qu’en 2021.

Enfin, les économistes de la banque affirment qu’il s’agit d’un environnement favorable aux investisseurs immobiliers en raison de l’inflation élevée qui fait grimper le prix des actifs et de la dépréciation nominale des hypothèques et de l’indexation des loyers.

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