Les sélectionneurs de fonds ne sont en aucun cas en mode pause autour de l’introduction du prochain niveau de réglementation de la durabilité, maintenant que le niveau 2 du SFDR a été reporté de six mois. Ils sont occupés à collecter des données, dans un contexte où la complexité ne fait qu’augmenter.
C’est ce qui ressort des réponses aux questions du Fondsnieuws à la directrice des opérations Monique Molenaar-Vader d’IBS Capital Allies et au directeur des investissements Kees Verbaas d’Altis Investment Management.
Ce qui restera en tout cas, c’est que nous nous préparons activement à mettre en place notre reporting sur le SFDR et que nous nous procurons les bonnes sources de données pour cela», déclare Verbaas (photo) d’Altis. Altis, qui fait partie de NN Investment Partners, se charge de la sélection et/ou du suivi des gestionnaires externes pour plusieurs dizaines de gestionnaires institutionnels.
Le report de la législation de niveau 2 de la directive SFDR n’a pas surpris M. Verbaas, principalement en raison de sa complexité et du besoin de coordination avec le secteur. Ce qui rend le report plus complexe, a-t-il dit, c’est que si la directive a été reportée à janvier, les exigences de l’UE en matière de taxonomie - qui sont étroitement liées à la directive SFDR - ne l’ont pas été.
Depuis cette année, les entreprises d’investissement sont tenues de communiquer des informations sur leurs produits classés en vertu des articles 8 et 9. Cependant, les critères exacts dépendent des exigences du niveau 2 de la SFDR, qui ne seront pas connues avant un an.
Politique avec normes minimales
Altis travaille donc avec une politique de normes minimales auxquelles les gestionnaires conseillés doivent se conformer. Dans la pratique, la mise en œuvre diffère selon la catégorie d’investissement, note M. Verbaas, «car vous dépendez en partie de la disponibilité des données pour normaliser efficacement l’intégration de l’ESG et des risques ESG dans un portefeuille.
Dans le même temps, nous constatons que de nombreux managers restent attentistes tant que l’interprétation des règles européennes n’est pas univoque. En pratique, cela signifie probablement que nous renforcerons la mise en œuvre de notre politique dès que le niveau II de la SFDR sera en place».
M. Molenaar-Vader, d’IBS Capital Allies (IBS), convient que la taxonomie et les exigences en matière de rapports ne seront précisées que dans les textes de niveau 2, mais il s’attend à ce que les projets de textes ne changent pas dans l’ensemble. IBS va donc, pour ses nouveaux produits des articles 8 et 9, commencer immédiatement à développer le produit conformément aux exigences du niveau 2 du SFDR. IBS offre des services de gestion d’actifs et de fonds à la fois aux particuliers fortunés et aux institutions institutionnelles.
» Gap » avec la directive Mifid II
À la question de savoir si le report de la SFDR signifie qu’il y a un «décalage» avec la directive Mifid II, qui entrera en vigueur en août 2022 et obligera les acteurs du marché à demander aux clients combien ils veulent investir dans le «durable», M. Molenaar-Vader a répondu par l’affirmative. Nous pensons qu’il s’agit d’une évolution positive, car nous constatons désormais une accélération du développement durable chez les partenaires et surtout chez les sociétés de financement.
L’AFM attend des institutions financières qu’elles tiennent compte des projets de textes (de Bruxelles, ndlr) lorsqu’elles mettent en œuvre les lois et règlements. En tant qu’institution financière, vous essayez d’éviter la duplication des efforts d’une part, et d’autre part, vous essayez de mettre en œuvre les mesures à temps pour éviter d’arriver trop tard. Ce retard est synonyme de temps supplémentaire, qui est particulièrement nécessaire pour collecter les données ESG nécessaires et pour pouvoir en rendre compte à nos clients.
Verbaas : «Nous nous attendons à ce que la plupart de nos clients déclarent dans leurs publications leur intention d’investir de manière durable, tout en indiquant que la mise en œuvre effective dans certains domaines pourrait devoir attendre que les bonnes données et les produits d’investissement appropriés soient disponibles.