Comme de nombreux pays, le Brésil possède un système de sécurité sociale qui n’est pas viable à long terme. ‹Depuis que j’ai commencé à investir dans le pays en 1996, des tentatives répétées de réformer les retraites ont échoué,› selon Kim Catechis, Head of Global Emerging Markets auprès d’un interview avec Investment Officer.
En 1998, notamment, il s’en est fallu d’une voix pour que le pays adopte un âge minimum de la retraite sous le président Fernando Henrique Cardoso. Selon le régime actuel, les hommes qui prennent leur retraite à 65 ans et les femmes qui arrêtent de travailler à 60 ans perçoivent 80 % de leur salaire s’ils ont cotisé au moins 15 ans (1), en fonction du moment où ils ont commencé à cotiser. En conséquence, les versements de sécurité sociale ont représenté 48 % des dépenses nettes du pays en 2018 (2).
Six administrations
Six administrations plus tard, il semblerait que nous soyons arrivés à un tournant important, les membres de la commission spéciale de la Chambre des Députés ayant approuvé la réforme des retraites. Quelques amendements doivent encore être votés, mais les mesures devraient être soumises au Congrès avant le début des vacances parlementaires le 18 juillet et en obtenir l’aval. Le projet de loi fixe l’âge minimal de la retraite à 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes, avec une période de cotisation minimale de 20 ans. La période de transition sera de 10 ans pour les hommes et 12 ans pour les femmes et la proposition durcit également les règles en matière de pensions dans les services publics.
Echec
Les marchés financiers se réjouissent parce qu’un nouvel échec de la réforme impliquerait une augmentation du fardeau de la dette souveraine, entraînant une détérioration de la trésorerie de l’État et de sa notation. Avec des économies attendues de 180 à 260 milliards de dollars en dix ans, en fonction des amendements, la banque centrale a abaissé les taux d’intérêt, ce qui devrait stimuler la croissance économique à condition que ces réformes passent.