Une enquête criminelle est maintenant également en cours dans la saga entourant la société de courtage en valeurs mobilières d’Anvers Merit Capital. De Tijd écrit.
Merit Capital est en mauvaise posture après plusieurs tentatives de vente ratées. Par l’intermédiaire du cabinet d’avocats gantois Lexcom Advocaten, les actionnaires minoritaires ont engagé Alain Hinderyckx, avocat spécialisé en droit des sociétés, pour représenter leurs intérêts.
L’avocat Hinderyckx n’a pas pu être joint pour un commentaire jeudi matin.
Jeudi, De Tijd a rapporté qu’une enquête criminelle est désormais également en cours autour de Merit Capital, suite à une plainte civile déposée par la société pour une éventuelle falsification de documents. Cela s’est apparemment produit en novembre 2020, mais est resté sous le radar pendant tout ce temps. La plainte est liée à des transactions douteuses avec le fonds spéculatif franco-britannique H2O. Merit était une contrepartie à ces transactions mais a laissé entendre qu’elle n’avait pas autorisé les transactions.
Des poursuites judiciaires sont déjà en cours, mais il y aura désormais une nouvelle action en justice intentée par deux actionnaires minoritaires, le célèbre médecin équin anversois Leo De Backer et l’entrepreneur équin néerlandais Jan Tops.
Selon De Tijd, ils veulent demander au tribunal de commerce d’Anvers de dissoudre judiciairement la société et de nommer un ou plusieurs liquidateurs. Cela permettrait de liquider l’entreprise de manière ordonnée et d’éviter une faillite.
Merit Capital n’aurait plus de liquidités et serait de facto en faillite. Cependant, cela reste inexprimé.
Outre les problèmes avec les régulateurs et la clientèle inquiète, les experts juridiques estiment qu’une résolution ordonnée est désormais la meilleure option. Entre-temps, les responsabilités du conseil d’administration ont également été reprises par les administrateurs.
Prise de contrôle
Merit Capital est à la recherche d’un repreneur depuis un certain temps, mais après que la Banque nationale ait d’abord donné des notes insatisfaisantes à plusieurs candidats, puis retiré la licence de la maison de cotation et que deux administrateurs provisoires aient été nommés, l’intérêt de Fuchs & Associés, basé au Luxembourg, semblait apporter une solution et une percée dans le dossier. En fait, un accord de principe a été conclu entre les deux parties il y a un peu plus d’un mois et demi. L’accord était assorti d’une condition suspensive : les deux régulateurs impliqués dans le dossier, la Banque nationale et le régulateur financier luxembourgeois, la CSSF, devaient encore donner leur feu vert.
Le mardi 9 août, plusieurs journaux, dont De Tijd, ont rapporté que Fuchs & Associés s’était retiré. Le groupe luxembourgeois a depuis confirmé cette information. Elle invoque les conditions économiques et de marché plus difficiles de ces dernières semaines. Cependant, certaines sources pointent du doigt la Banque nationale et la CSSF, qui auraient mis des bâtons dans les roues.
Quoi qu’il en soit, les choses se présentent mal pour Merit Capital, qui aurait quelque 1,25 milliard d’euros d’actifs sous gestion et 3 500 clients. La fusion avec Fuchs & Associés a été considérée comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour éviter la faillite et assurer sa survie. Il reste maintenant à voir comment les choses vont évoluer. Quoi qu’il en soit, l’un des administrateurs provisoires a indiqué début juillet que Merit Capital ne disposait plus de fonds que pour quelques semaines. En d’autres termes, le temps presse.