
La première moitié du cru boursier 2025 a été mouvementée. Les investisseurs ont rapidement oublié leur optimisme à propos du second mandat de Donald Trump, lorsque son leadership erratique et impulsif est revenu flagrant. Ce retour à la réalité a immédiatement provoqué la nervosité et l’incertitude sur les marchés boursiers.
La menace des droits de douane, leur impact économique potentiel et l’escalade des conflits géopolitiques ont créé un terrain propice à la volatilité. En période d’incertitude, les valeurs refuges prospèrent sur le marché, comme les stratégies de dividendes.
Dans ce contexte, nous examinons deux fonds défensifs à dividendes élevés de la catégorie Morningstar Actions Internationales Rendement, qui font tous les deux l’objet d’une notation par les analystes de Morningstar : Fidelity Global Dividend et Trojan Global Income (Troy). Nous identifions les similitudes et les différences.
People
Le fonds Fidelity Global Dividend obtient une note Above Average pour le pilier People. Il est orchestré depuis son lancement en 2012 par Dan Roberts, qui peut se targuer de plus de vingt années d’expérience dans le domaine de l’investissement en dividendes et apporte des compétences analytiques pointues et des connaissances approfondies. Sa formation de comptable lui permet de comprendre les entreprises de manière approfondie et critique. Il s’appuie efficacement sur la vaste équipe d’analystes internationaux de Fidelity et consulte régulièrement ses collègues gestionnaires au sein de l’équipe indépendante de dividendes. Il reste lui-même la force centrale derrière l’analyse des entreprises et la composition du portefeuille.
La note du pilier People de la stratégie de Troy a récemment été réévaluée de Above Average à High en raison de notre conviction accrue dans la perspicacité en matière d’investissement et dans l’exécution cohérente de la stratégie. James Harries, un investisseur en dividendes chevronné avec près de 30 ans d’expérience, dirige la stratégie depuis sa création en 2016. Auparavant, il a travaillé pendant dix ans chez Newton en tant qu’investisseur axé sur les dividendes, avec une stratégie similaire.
M. Harries se distingue par sa vision originale de l’investissement, son horizon à long terme et son courage pour aller à contre-courant. Depuis 2017, il forme un duo complémentaire avec Tomasz Boniek, un investisseur réfléchi qui se distingue par la qualité de ses analyses. Bien que l’équipe soit réduite, elle travaille en étroite collaboration avec les autres collaborateurs de Troy, où la qualité, la patience et la conviction figurent au cœur de l’approche commune.
Process
Un processus d’investissement robuste, éprouvé et reproductible, exécuté de manière cohérente, permet aux deux stratégies d’obtenir une note Above Average pour le pilier Process. Outre l’accent mis sur un dividende fiable et croissant, les deux fonds se concentrent sur des actions de qualité. La protection contre les baisses en période de tensions sur les marchés est au cœur de la philosophie d’investissement de Fidelity et de Troy.
Les gestionnaires choisissent des entreprises présentant un avantage concurrentiel évident, un modèle d’entreprise clair, un bilan solide et une croissance prévisible des revenus et des bénéfices, sous l’impulsion d’une direction compétente et disciplinée. La barre de la qualité est légèrement plus haute pour Troy que pour Fidelity, mais les deux stratégies ont une aversion naturelle pour les industries cycliques et à forte intensité de capital, se détournent des entreprises qui recherchent de manière opportuniste des possibilités de fusions et acquisitions, et appliquent une discipline d’évaluation à toute épreuve combinée à un horizon d’investissement pluriannuel.
En termes d’approche d’investissement, la différence entre les deux fonds réside dans le fait que l’équipe de Troy intègre ses connaissances macroéconomiques dans la construction du portefeuille, tandis que M. Roberts investit principalement sur la base de la valeur fondamentale. L’un des défis de M. Roberts est l’organisation du portefeuille, car avec plus de 18 milliards d’euros d’actifs investis, la stratégie est l’une des plus importantes de la catégorie, ce qui nécessite d’augmenter et de réduire les positions avec soin.
Portefeuille
Investir avec conviction est au cœur de la philosophie de Troy, ce qui se traduit par un portefeuille d’environ 35 positions. Le portefeuille de Fidelity compte environ 10 positions de plus. L’absence des secteurs traditionnels de dividendes, tels que les services publics, les sociétés énergétiques, les banques et les télécommunications, est notable dans les deux portefeuilles. MM. Harries et Boniek ont une préférence marquée pour les biens de consommation de base défensifs, qui représentent environ un tiers du portefeuille, les actions des sociétés de tabac jouant un rôle dominant. La surpondération des entreprises technologiques est une autre caractéristique notable du portefeuille de Troy, le duo ayant des positions de longue date dans Paychex, ADP et Accenture, entre autres.
Pour M. Roberts, les compagnies d’assurance sont une pierre angulaire du portefeuille, puisqu’elles représentent environ 15 % du portefeuille. Toutefois, le secteur des soins de santé a progressivement perdu ses faveurs en raison de préoccupations concernant la qualité des modèles d’entreprise et de leur gamme de produits. Comme MM. Harries et Boniek, M. Roberts voit de nombreuses opportunités dans les actions européennes, qui représentent près de 65 % du portefeuille de Fidelity. Toutefois, la société a principalement augmenté son exposition à la zone euro, tandis que Troy préfère clairement les acteurs britanniques qui versent des dividendes.
Performance
Les fonds Fidelity Global Dividend et Trojan Global Income ont tous deux acquis la réputation de protéger le capital dans les marchés turbulents. Les performances des deux fonds en 2025 confirment cette image. La perte maximale pour Fidelity a été de 3,2 %, contre 6,3 % pour Troy. La baisse maximale de l’indice Morningstar Global TME a été de 11,8 %.
Mesuré depuis le début de la stratégie de Troy, en novembre 2016 et jusqu’à la fin du mois de mai 2025, l’écart-type annuel de Fidelity était de 10 % et celui de Troy, de 10,7 %, contre 13,4 % pour l’indice boursier mondial. Les deux fonds ont absorbé entre 55 et 60 % de la baisse de l’indice de référence au cours de cette période dans les marchés baissiers, ce qui souligne leur force défensive. Fidelity a réussi à mieux suivre la hausse des marchés, ce qui a dopé sa performance relative. Sur la base des rendements corrigés du risque, les deux fonds ont prouvé leur valeur ajoutée pour les investisseurs.
Jeffrey Schumacher est Director Manager Research chez Morningstar Benelux. Membre du panel d’experts d’Investment Officer, Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives.