Nagelmackers
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Nagelmackers prône un positionnement prudent dans l’attente d’un mouvement de correction.

Olivier Colsoul (économiste senior chez Nagelmackers) souligne que le climat économique s’est obscurci durant les dernières semaines, avec des incertitudes grandissantes sur la croissance globale. « Il y a aujourd’hui des menaces qui pèsent sur le secteur automobile (notamment européen), avec un ralentissement sensible de l’économie chinoise. Depuis un an, les exportations de la Chine vers les Etats-Unis se sont déjà fortement repliées, avec un impact de substitution en provenance d’autres pays du Sud-Est asiatique ». 

Impact économique

S’il venait à faire passer l’ensemble des mesures tarifaires qu’il a annoncé par ses tweets, l’impact sur la croissance américaine pourrait s’élever à 0,5 pourcent du PNB, contre un ralentissement de 1,35 pourcent pour la Chine. Olivier Colsoul souligne toutefois que, Donald Trump a souvent plus menacé (280 milliards de dollars d’importations) que réellement sanctionné (70 milliards de dollars) depuis le début de sa présidence. « En outre, les nouveaux tarifs annoncés seraient beaucoup plus préjudiciables pour les consommateurs américains, qui seraient directement touchés au portefeuille ». 

Dans le même temps, l’activité américaine fait aujourd’hui face à des une production manufacturière qui pique du nez, avec un secteur automobile qui a vu ses ventes chuter de 15 pourcent depuis le début de l’année. « Le secteur de la construction résidentielle est également dans une spirale négative. La banque centrale américaine estime que le risque de récession a fortement augmenté depuis le début de 2019. Plusieurs baisses de taux pourraient être nécessaires pour contrebalancer l’effet des hausses de tarifs sur l’économie, mais nous pensons que la Fed attendra les chiffres pour la croissance du deuxième trimestre avant de modifier sa politique ». 

Positionnement prudent

« Au niveau global, l’impact économique sera forcément négatif », souligne Olivier Colsoul, « mais nous pensons qu’il existe néanmoins un potentiel de redressement pour la croissance mondiale durant le second semestre, notamment grâce aux mesures de soutien annoncées par la Chine ». Du côté de l’Europe, la consommation intérieure devrait continuer à soutenir l’économie et à éviter une récession, tandis qu’une hausse du taux directeur de la BCE est repoussée à (beaucoup) plus tard. « Il ne devrait pas y avoir beaucoup de mouvement avant le changement de la présidence européenne en novembre prochain ».  

 Dans ce contexte plus difficile, les marchés financiers se sont assez nettement tempérés après un début 2019 torride. « Durant les quatre premiers mois de 2019, la performance avait dépassé notre scénario le plus optimiste pour l’ensemble de l’année », constate Christofer Govaerts (stratégiste senior chez Nagelmackers). « Cette progression a surtout été le fait des programmes de rachats d’actions mis en place par les grandes sociétés américaines, tandis que le reste des investisseurs sont restés essentiellement à l’écart ».

Actifs risqués

 Dans l’ensemble, Christofer Govaerts estime que l’environnement actuel reste  largement favorable aux actifs risqués, mais qu’un positionnement plus prudent se justifie au vu de la forte volatilité journalière. « Les marchés sont très nerveux, avec des mouvements importants et imprévisibles ». Dans le même temps, les valorisations des marchés restent généralement normales au vu de taux obligataires qui restent particulièrement faibles. « Les obligations offriront peu de potentiel durant les prochains mois. Mais les révisions des attentes bénéficiaires restent orientées à la baisse, avec des actions européennes qui sont peu appréciées ». 

Dans lors, il estime qu’il ne devrait pas se produire de catastrophe à court terme, mais qu’il n’existe pas non plus d’incitants pour entrer sur les marchés. « Notre position en cash est aujourd’hui à un niveau élevée », indique Christofer Govaerts, « dans l’attente d’une correction qui nous permettrait de revenir plus franchement sur les marchés ». Au niveau des différentes zones géographiques, les actions américaines et émergentes sont surpondérées dans l’allocation d’actifs. 
 

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