Nagelmackers, qui se concentrait jusqu’à présent principalement sur le personal et le private banking, va désormais également s’adresser aux clients institutionnels. Il s’agira d’une nouvelle activité B2B pour la banque.
C’est ce que déclare Yves Van Laecke (photo), membre de la direction de Nagelmackers, lors d’un entretien avec Investment Officer. « Dans les mois à venir, nous allons fortement développer le tak asset management pour les clients institutionnels, en ciblant ces derniers. Il s’agit de fonds de pension, d’assureurs, d’entreprises, d’universités, de family offices et autres. Nous gérons tout localement, et souhaitons également devenir un port de connexion vers l’Asie. En effet, nous voyons dans notre réseau beaucoup de potentiel pour les investissements asiatiques. Nous avons également beaucoup d’ambition en vue de créer des fonds sur mesure pour les family offices. »
Il souligne également que cette nouvelle initiative est « encouragée et soutenue à 100 % par l’ensemble du conseil d’administration de la banque. »
La nouvelle activité sera déployée par le biais de diverses plateformes, en utilisant les fonds et les mandats individuels de Nagelmackers. « Nous allons investir massivement dans ce domaine et recruter un grand nombre de personnes de haut niveau. Nous savons qu’il s’agit d’un marché de niche et qu’il faudra chercher activement les bonnes personnes, qui ont bien entendu des attentes de rémunération élevées, mais la qualité a un prix. Nous voulons vraiment attirer un nombre limité de collaborateurs de haut niveau. Nous voulons attirer les bons profils et ne pas agir dans la précipitation.
Deuxièmement, nous voulons également professionnaliser davantage l’approche durable, qui est dans notre ADN, en direction des acteurs institutionnels. Là aussi, nous voulons aller plus loin et élever le reporting sur ce plan à un niveau supérieur », déclare van Laecke en faisant référence aux exigences croissantes en matière de reporting, qui deviennent chaque année plus strictes.
Concurrence
À ce stade, on ne sait pas encore clairement si les nouvelles activités de Nagelmackers seront hébergées dans une structure juridique/société distincte. « Toutes les pistes sont ouvertes. C’est un point qui est sur la table, mais je ne peux encore ni le confirmer ni l’infirmer. Actuellement, tout est négociable, car nous avons reçu le soutien total du conseil d’administration », souligne Van Laecke. Avec la professionnalisation et l’expansion continues de ces activités institutionnelles, le membre de la direction déclare qu’il n’est pas exclu de concurrencer d’autres acteurs institutionnels tels que DPAM, qui applique un modèle de revenus similaire.
Outre Candriam et DPAM, les principaux acteurs du marché sont les grandes banques. « Nous serons régulièrement en concurrence avec ces six grands acteurs, que nous considérons comme nos plus grands concurrents sur le marché institutionnel. Il est évident qu’il y aura une concurrence pour les parts de marché dans ce segment. »
Enfin, van Laecke souligne qu’il s’agit d’une histoire d’investissements et d’approche constructive, car « Nagelmackers a fait parler d’elle ces dernières années en raison de la réduction du nombre d’agences et des défis en matière de gouvernance. Il ne s’agit pas d’une histoire de suppression progressive, mais de construction, à côté de nos activités private wealth. L’avion a maintenant un moteur supplémentaire pour voler un peu plus vite et, en tant que membre de la direction, je trouve qu’il s’agit d’une forte expression de confiance dans notre business model. »
Private
Pas plus tard qu’en janvier 2022, Van Laecke déclarait que les activités private et wealth de la banque visaient également une croissance substantielle.
Nagelmackers entend miser très fortement sur la personnalisation au sein d’une niche particulière du marché. « Nous voulons devenir un véritable gestionnaire de patrimoine familial. Nous aimerions avoir tout le monde à bord, mais nous devons pour cela exécuter parfaitement notre stratégie. À cette fin, nous voulons investir dans un système IT entièrement nouveau et nous installer dans un nouveau siège. »
« Je tiens également à préciser que la banque n’est pas à vendre. Nous ne voulons pas tirer sur tout ce qui bouge. Nous sommes un petit acteur. 85 % de notre clientèle provient du bouche à oreille. Nous ne voulons pas trop nous glorifier, et faisons ce que nous faisons le mieux. Nous avons un ratio de liquidité de 270 % et un ratio de solvabilité de 20 %. Nous sommes maintenant en eaux calmes, ce qui renforce notre trajectoire de croissance en tant que gestionnaire d’actifs de niche. »
Fondée en 1747
4,5 mrd AUM