Nordea Asset Management vient de recevoir ses premiers labels de durabilité de Febelfin, notamment pour sa stratégie thématique environnementale qui a récemment fêté son dixième anniversaire.
Nordea 1 - Global Climate and Environment est un des meilleurs fonds spécialisés sur le changement climatique commercialisé en Belgique, avec une performance qui trône en haut du classement des fonds écologiques sur pratiquement toutes les échéances, et un historique qui remonte aujourd’hui à plus de 10 ans. Le fonds est noté cinq étoiles chez Morningstar, avec des actifs sous gestion qui dépassent 2 milliards d’euros. Le fonds a également fait partie des premiers fonds ayant reçu le label de durabilité mis en place par Febelfin au début du mois de novembre, une distinction qui s’ajoute à une performance supérieure à 35% depuis le début 2019.
Solutions rentables
Nous avons récemment eu l’occasion de rencontrer Thomas Sørensen, qui est co-gestionnaire du Nordea 1 - Global Climate and Environment depuis sa création en 2008. « Après avoir traversé une année 2018 plus délicate, les secteurs exposés sur le changement climatique ont connu une renaissance cette année ». Il souligne également que si les effets d’annonce de la présidence américaine ont pu faire douter les investisseurs pendant quelques mois, les différents états américains continuent d’investir massivement dans le développement de la production solaire et éolienne.
Il estime qu’investir sur ces sociétés est désormais beaucoup plus évident, car elles sont généralement rentables et positionnées sur des secteurs en forte croissance. « Notre ambition est de proposer plus qu’un produit qui va investir dans les énergies renouvelables ». A ce titre, l’exposition du fonds sur ce segment sera typiquement très faible (autour de 5%), car il s’agit d’une activité souvent très volatile, liée à des subsides publics.
Rentabilité
Thomas Sørensen va donc viser des entreprises qui sont économiquement rentables, et qui proposent des solutions concrètes dans la lutte contre le changement climatique. « Nous pensons qu’il reste encore un potentiel significatif pour les sociétés que nous détenons en portefeuille ». Les gestionnaires scandinaves sont reconnus pour leur capacité à identifier des entreprises attractives encore méconnues du marché.
Il pointe par exemple les caractéristiques attrayantes d’une société comme la danoise Grundfos, un développeur de logiciels qui permet de réduire les besoins énergétiques lors du pompage d’eau, une activité qui utilise une grande partie de l’énergie produite au niveau mondial. « L’activité de cette société permet de mettre annuellement au repos une vingtaine de centrales au charbon ». D’autres noms qu’il apprécie sont par exemple le producteur de fours Rational « qui permet de réduire les besoins en énergie de 70% dans les cuisines industrielles », le producteur de turbines pour éoliennes Vestas, ou encore Trimble, « qui permet aux agriculteurs de faire leur travail plus efficacement en utilisant plus rationnellement les pesticides et en limitant le nombre de passages dans les champs ».
Secteurs attractifs
Dans la pratique, le portefeuille sera investi sur une cinquantaine de noms, avec une durée de rétention de deux à trois ans. Environ 50% des actifs sous gestion sont aujourd’hui investis sur l’efficience énergétique, et 45% sur la protection de l’environnement, une proportion qui a eu tendance à augmenter fortement ces dernières années. « Nous trouvons aujourd’hui beaucoup plus d’opportunités sur ce dernier segment, notamment dans les sociétés exposées sur le consumérisme vert, avec par exemple des fournisseurs d’ingrédients naturels comme Kerry Group, Symrise ou DSM ».
Il apprécie également les groupes exposés sur la révolution digitale en cours dans l’industrie de la construction, qui fut historiquement « un des pires segments économiques, sur lequel il était très compliqué d’être profitable quelle que soit l’environnement économique ». Un groupe comme l’américain Autodesk est aujourd’hui en train de révolutionner le secteur, en permettant de modéliser la construction de nouvelles usines de manière à ce qu’elles soient très efficaces d’un point de vue écologique. « Le potentiel de progression dans ce segment reste très important ».