"Nous cherchons à entrer en contact avec des courtiers et des banques privées belges"

Chahine Capital cherche à augmenter sa visibilité sur le marché belge, grâce à une gestion quantitative mise au point depuis plus de vingt ans dans le fonds Digital Stars Europe.

Chahine Capital est une société luxembourgeoise dont les origines remontent aux années 80, en France, lorsque JCF Group (JCF pour Jacques Chahine Finance) était une plate-forme d’informations financières qui concurrençait des groupes anglo-saxons comme IBES. « C’est en novembre 1998 que le premier fonds de placement a été lancé (Digital Stars Europe) dans le but de promouvoir la plate-forme d’informations financières, et montrer qu’il était possible de construire une gestion performante en utilisant les données et les outils de gestion mis à disposition des clients », indique Julien Bernier (CIO de Chahine Capital). 

Positionnement

Suite à la vente de son activité d’informations financières à Factset en 2004, Chahine Capital est créé au Luxembourg en vu de reprendre l’activité de gestion de fonds. Ce recentrage va rapidement entraîner une augmentation plus rapide des actifs sous gestion, avec toutefois des périodes plus difficiles comme les années 2008/2009. « Nous gérons aujourd’hui 1,3 milliards d’euros, avec une vingtaine de personnes qui travaillent dans le groupe », souligne Julien Bernier. Digital Stars Europe reste encore aujourd’hui le fonds vedette de la gamme avec des actifs sous gestion supérieurs à 700 millions d’euros. 

La gamme s’est élargie durant les dernières années, avec l’ajout de stratégies sur les actions américaines, sur les petites capitalisations européennes, ou plus récemment d’un fonds alternatif market neutral.  « Notre clientèle est essentiellement institutionnelle sur la France, la Suisse et le Benelux, mais nous avons aujourd’hui l’ambition d’être plus visible et d’élargir notre approche commerciale vers les courtiers et les banquiers privés sur le marché belge ». 

Momentum

La spécificité de la gestion de Chahine Capital est l’approche quantitative utilisée sur les portefeuilles. « Nos fonds sont gérés sur les données financières. Ils visent à capter les tendances (momentum) sur les prévisions bénéficiaires des analystes, sur l’évolution des cours et sur un facteur hybride optimisé par l’intelligence artificielle ». Ce facteur est développé par des spécialistes en vue de reconnaître plus efficacement des situations favorables permettant d’envisager une surperformance d’un titre.  

« Le même modèle est utilisé pour tous les fonds, avec néanmoins quelques spécificités pour certains produits ». Le fonds exposé sur les petites capitalisations va par exemple moins se reposer sur le momentum des attentes bénéficiaires des analystes. Le nombre de courtiers suivant une valeur est souvent moins élevé, avec des changements dans les attentes bénéficiaires qui ont souvent du retard par rapport à l’actualité. « Et sur le fonds exposé sur le marché américain, c’est l’opposé. Les sociétés sont très bien suivies, avec un momentum des prévisions qui précède souvent l’évolution des cours ». 

Trois portefeuilles

La gestion va donc brasser les données sur un grand nombre de sociétés dans l’univers d’investissement, et privilégier les actions dont le momentum est particulièrement positif. « En intégrant de telles valeurs dans nos portefeuilles, nous faisons le pari que ces actions sont en mesure de continuer à surprendre positivement dans le futur ». Le fonds Digital Stars Europe (ISIN LU0090784017) affiche une notation cinq étoiles chez Morningstar, avec une performance annualisée supérieure à 10% durant la dernière décennie.

Le portefeuille est réparti en trois sous-portefeuilles, selon le critère de momentum (estimation bénéficiaire, évolution du cours, critère hybride), avec une rotation des positions qui va être différente selon le sous-portefeuille. « Chaque mois, nous allons par exemple faire tourner 1/12ème du portefeuille momentum de cours (qui comprend 84 valeurs), en intégrant de manière équipondérée (autour de 1,1%) celles qui ont affiché le plus fort momentum de leur cours durant les mois écoulés ». Le sous portefeuille momentum sur les estimations bénéficiaires comporte 48 valeurs, avec 1/6éme des positions qui tournent chaque mois. 

Equilibrage

Une position sur une action peut voir son poids augmenter jusqu’à 3,5% des actifs sous gestion, avant d’être ramené sur un niveau inférieur à 3%. Les portefeuilles ont un biais vers les capitalisations inférieures à 5 milliards d’euros (qui voient leurs cours et leurs estimations bénéficiaires bouger plus fortement). Elles représentent typiquement 50% des actifs sous gestion de Digital Stars Europe. « Nous sommes plus exigeants sur les critères momentum pour les petites et moyennes capitalisations, qui ont tendance à avoir un comportement plus volatil », indique encore Julien Bernier. 
« Au fil des mois, le fonds ne va pas rester bloquer sur un style, mais va tenter de capter et d’amplifier les expositions sectorielles émergentes sur les marchés boursiers. En 2020, nous avons vu arriver les gagnants du COVID (commerce en ligne, diagnostics sanguins), qui ont été remplacés en 2021 par les groupes exposés sur la réouverture des économies, et en 2022 par les groupes pétroliers ou les producteurs de fertilisants ». 

La stratégie a toutefois plus de difficultés durant les périodes de forte aversion au risque, comme en 2018 ou en 2022, lorsque les fondamentaux d’une société ne sont pas du tout pris en compte par les marchés. « Le stock picking est plus compliqué durant ces périodes. Nous avons par exemple vu peu de nouvelles stars émerger du secteur technologique depuis le début 2022. Sur le long terme, notre approche a toutefois fait ses preuves et nous devrions être en mesure de rattraper la sous-performance de ces derniers mois lorsque les circonstances vont redevenir plus favorables », conclut Julien Bernier. 

Track record

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