« Nous recherchons une croissance de 15% par an »

DNCA Finance propose un nouveau fonds technologique depuis l’automne 2021, avec une gestion qui cherche toutefois à se démarquer des valorisations excessives observées sur certains segments du marché. 

Cédric Pointier a repris la gestion de DNCA Invest Global New World en 2018, et ce fonds spécialisé sur la technologie est désormais disponible depuis quelques mois sur le marché belge. Durant les trois dernières années, le produit commercialisé sur le marché français a affiché une progression annualisée supérieure à 18%, en dépit de la correction boursière intervenue depuis le début de l’année. 

Digitalisation croissante

« Nous avons voulu positionner ce fond sur les opportunités qui découlent de la digitalisation croissante de nos sociétés, avec une approche globale qui ne va pas se limiter au secteur technologique au sens strict du terme. Ce phénomène a été accéléré par la crise sanitaire, et les entreprises se rendent compte que le digital est aujourd’hui l’outil principal pour dynamiser la croissance. C’est devenu la principale priorité d’un grand nombre de groupes,   avec un risque de disruption qui touche un nombre croissant de domaines ». 

Il souligne ainsi le cas du secteur de la santé, « un des secteurs économiques les plus inefficients de la planète », qui s’ouvre aujourd’hui très rapidement à une digitalisation de son mode de fonctionnement pour accélérer et améliorer les processus dans la recherche et le développement. Un autre exemple est l’automobile, avec une phase de transition dans le cycle de produits vers les véhicules électriques. « Ceci nécessite que les processus de développement des produits doivent être encore plus automatisés ». 

Changement des habitudes

DNCA Invest Global New World va avoir une répartition sectorielle qui va refléter un poids plus important de la digitalisation des entreprises, qui reste « le gros du marché ». Mais Cédric Pointier constate également que les particuliers sont aussi de plus en plus connectés, avec des habitudes de consommation qui ont fondamentalement changé durant les trois dernières années, en particulier au niveau de la consommation des médias et des paiements digitaux. 

« Une fois que les habitudes des consommateurs ont été changées, il n’y a généralement pas de retour en arrière ». Le segment des paiements en ligne représente une partie importante du portefeuille, autour de 10% des actifs sous gestion avec des groupes comme Adyen ou Shopify. « Tous les groupes veulent avoir aujourd’hui des stratégies de paiement multicanaux, et les groupes qui proposent des solutions sont au centre des problématiques de digitalisation d’un grand nombre de secteur ». 

Trois groupes

Le portefeuille est typiquement partagé en trois groupes, avec les développeurs (Microsoft, Servicenow), les spécialistes de l’infrastructure (ASMC,TSMC, Soitec) et les applications (Netflix, Adyen, Spotify, Shopify). Pour la sélection des valeurs, l’attention est portée tant sur la qualité des franchises que sur l’intégration de la durabilité dans la gestion des sociétés. « Lorsque j’ai beaucoup de confort sur la qualité de la société, je peux ensuite sélectionner les valeurs sur base de leur croissance, en évitant le risque de payer trop cher les sociétés sur base de leurs perspectives de croissance pour les cinq prochaines années ». 

« Nous avons généralement une exigence de croissance annuelle de minimum 15%, sauf pour des sociétés qui sont indispensables dans le déploiement de la digitalisation comme Cap Gemini ou Accenture. Il faut être très conscient de ce qu’on paie sur base des attentes à cinq ans, avec des marges qui évoluent systématiquement de manière plus favorable que les attentes du marché lorsque la société atteint une taille suffisante ». 

Nouvelles approches

Pour les cinq à dix prochaines années, Cédric Pointier met en avant quatre grandes sources de disruption au niveau du secteur technologique : l’ordinateur quantique, la mobilité électrique, la blockchain ou encore le metaverse. « Pour certaines de ces technologies, les opportunités d’investissement sont encore limitées à l’heure actuelle, mais il est certain qu’elles vont arriver. Dans le domaine de l’ordinateur quantique, il y a déjà beaucoup de programmes de développement en cours, qui vont révolutionner le domaine de la santé ou solutionner certains problèmes environnementaux ». Pour ce qui est du Metaverse, il estime que les technologies ne sont pas encore prêtes, et que les premières applications viendront probablement du monde industriel plutôt que du monde de la grande consommation.