L’intérêt pour les nouveaux fonds et les alternatives est démontré par l’enthousiasme suscité par un nouveau fonds qui investit dans les startups de l’intelligence artificielle. 35 investisseurs, dont des family offices et aussi les cofondateurs de BinckBank et Litebit, ont engagé ensemble des millions dans le fonds Curiosity Venture Capital lancé aujourd’hui.
Le fonds se concentre sur des investissements précoces dans des entreprises de logiciels d’IA au Benelux, en Scandinavie et dans les pays baltes afin de saisir le potentiel de croissance inexploité de ces marchés. Le fonds indique qu’il vise un rendement net moyen (IRR) d’au moins 24 % par an, sur une période de 8 à 10 ans.
Selon Herman Kienhuis (photo de droite), cofondateur du fonds, les États baltes, le Benelux et la Scandinavie en particulier sont les régions qui connaissent la croissance la plus rapide dans le secteur technologique mondial, ce qui signifie qu’il existe un énorme potentiel de croissance dans ces régions. Cependant, le montant des investissements en capital-risque dans les start-ups en phase de démarrage est resté au même niveau depuis des années», a-t-il déclaré à Fondsnieuws. Kienhuis a fondé le fonds avec Maurice Beckand Verwee (photo de gauche).
Aux Pays-Bas, le montant investi dans les investissements de départ se situe autour de 200 millions d’euros depuis des années ; en 2021, il ne représentera que 4 % du total des investissements en capital-risque. Et ce, alors que la demande du marché est en constante augmentation», déclare M. Kienhuis.
Kienhuis explique que Curiosity se concentre sur les entreprises d’intelligence artificielle B2B en phase de développement initial. Selon lui, les Pays-Bas et les autres régions sur lesquelles le fonds se concentre comptent déjà des milliers d’entreprises de ce type. Nous voyons cela comme la nouvelle vague. Elle est comparable à l’arrivée de l’internet, de la technologie mobile et de l’informatique dématérialisée. Dans cinq ans, tout sera affaire d’intelligence artificielle», déclare M. Kienhuis.
Nous pensons qu’en Europe, nous devons développer davantage notre propre intelligence artificielle. L’UE est en train d’élaborer des règles sur la transparence, l’explicabilité et l’atténuation des risques liés aux logiciels d’IA. Et faire des tests de partialité, une vérification pour s’assurer que les algorithmes ne prennent pas de décisions basées sur des préjugés indésirables».
Le fonds
La société Deeploy, premier investissement du fonds, développe des logiciels pour mettre en œuvre des modèles d’apprentissage automatique - des algorithmes capables de résoudre des problèmes de manière autonome. Deeploy crée des logiciels qui permettent de rendre ces modèles transparents et explicables. Avec l’annonce de l’investissement dans la startup néerlandaise Deeploy, spécialisée dans l’IA explicable, le fonds est officiellement lancé cette semaine.
L’objectif : lever 50 millions pour investir dans 20 entreprises de logiciels. Le fonds a maintenant obtenu des engagements de plus de 35 investisseurs, pour la plupart des entrepreneurs et des family offices, dont les cofondateurs de BinckBank, Scoupy, Litebit et SecurityMatters.
Si votre univers d’investissement se limite aux start-ups de logiciels d’IA aux Pays-Bas, vous ne pouvez probablement pas investir 50 millions de manière responsable. D’où le choix de la Belgique, de la Scandinavie et des pays baltes. Avec les Pays-Bas, ce sont les pôles technologiques qui connaissent la croissance la plus rapide en Europe, avec beaucoup d’entrepreneurs et de talents tournés vers l’international», explique M. Kienhuis.
Nous voulons répartir nos investissements de départ sur 20 entreprises prometteuses. Rien qu’aux Pays-Bas, il n’y a peut-être pas (actuellement) 20 entreprises de logiciels liés à l’IA qui répondent à nos critères, c’est pourquoi nous ciblons un plus grand nombre de jeunes entreprises dans d’autres pays», explique M. Kienhuis.
Les données de Dealroom.co montrent que ces régions comptent désormais 2173 start-ups liées à l’IA, qui emploient au total 86 000 personnes. Il y a quatre ans, selon Dealroom.co, ce chiffre n’était que de 24 000 personnes.
Un rendement net de 24 % par an
Le fonds applique la règle empirique selon laquelle un tiers des entreprises financées ne survivent pas. M. Kienhuis ne craint pas la dynamique actuelle du cycle économique, qui permet aux entreprises technologiques d’engranger des bénéfices dans un avenir lointain : «Ce développement technologique se poursuivra sans être influencé par les cycles économiques.
Selon M. Kienhuis, la plupart des fonds de capital-risque néerlandais et internationaux ne se concentrent pas sur la phase initiale. Souvent, les investisseurs souhaitent déjà voir un chiffre d’affaires important avant d’allouer des fonds aux entreprises. Pour augmenter ses chances de succès, Curiosity cherche donc à coopérer avec des fonds d’investissement existants qui se concentrent sur la phase initiale.