Le 14ème Forum de l’investissement de OneLife, le spécialiste luxembourgeois de l’assurance-vie, a principalement mis en avant les fonds d’actions mondiales. Les fonds obligataires sont manifestement tombés en disgrâce.
Le forum s’est déroulé sur deux jours en présentiel face à un public (limité), tandis que les absents pouvaient suivre l’événement chez eux en streaming. Cette édition a réuni un bon nombre de gestionnaires de fonds, qui ont surtout échangé des idées et points de vue concernant les investissements. Les actions ont de toute façon reçu beaucoup d’attention.
Et l’économie ?
Le Forum de l’investissement a accueilli trois débats axés sur la situation macroéconomique et la manière de réagir aux circonstances actuelles en tant qu’investisseur. Les sujets habituels ont été abordés, à savoir la forte reprise économique, les taux d’intérêt bas, les craintes d’inflation et la surchauffe de certains segments des marchés.
Eric Pas, sales director chez Flossbach Von Storch Invest, ne s’inquiète pas de la hausse des taux d’intérêt et fait référence au Japon, où ils sont bas depuis plus de 20 ans. « Les taux d’intérêt resteront définitivement bas, car les banques centrales et les gouvernements ne pourront pas revenir en arrière. » Tom Vermeulen, executive director chez J.P.Morgan Asset Management, ne s’inquiète pas du spectre de l’inflation. « Le pic actuel va s’aplanir car il n’y a pas de surchauffe de l’économie actuellement. »
Peter Jansen, directeur commercial de la Financière de l’Échiquier, a adopté un point de vue différent, soulignant que la pandémie a accéléré certaines tendances et qu’il est clair que nous ne reviendrons pas à nos anciennes habitudes. « Les bureaux ne disparaîtront pas mais seront redéfinis, tandis que l’impact de l’accélération de la numérisation sera encore plus important. Le fait que le Forum de l’investissement ait une structure hybride, avec une version en présentiel et une version en streaming, en est la meilleure preuve », a-t-il souligné.
Stacey Notteboom, sales director chez M&G Investments, s’inquiète quant à lui de l’autosatisfaction actuelle chez les investisseurs. « Ne pas être préparé à la correction qui finira par arriver représente aujourd’hui le plus grand danger. La constitution d’un tampon dans le portefeuille n’est donc pas un luxe superflu. »
Dans quoi investir ?
Au cours des débats, les différents professionnels de l’industrie des fonds ont eu le temps nécessaire pour exprimer leurs idées en matière d’investissement. Et chaque type d’investisseur y trouvera son compte. Compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt sur les obligations, J.P.Morgan Asset Management s’intéresse aujourd’hui principalement aux entreprises actives au niveau mondial et aux sociétés chinoises pour générer des rendements dans les années à venir.
L’institution a épinglé à cette fin ses fonds Global Focus et China Equity, qui lui permettent de jouer les thèmes, secteurs et régions les plus intéressants de l’univers.
M&G s’intéresse aujourd’hui principalement à l’infrastructure, une manière de se couvrir contre l’éventuelle arrivée de l’inflation. Chez Ofi Management, on veut le faire d’une manière différente : par le biais de métaux précieux - pas seulement l’or et l’argent, mais aussi le palladium et le platine.
Le gestionnaire de fonds a également souligné que tous ces métaux bénéficieront pleinement de la transition énergétique en cours, car les nouvelles technologies utiliseront davantage de métaux précieux. Sogenial Immobilier, spécialisé dans l’immobilier, a ajouté que bien que cette classe d’actifs ait connu des moments difficiles au cours des 18 derniers mois, elle a aujourd’hui plus que jamais sa place dans tout portefeuille.
Pour Flossbach von Storch, il s’agit maintenant d’investir dans des entreprises de qualité qui génèrent un cash-flow prévisible, sans oublier l’or comme couverture en cas de baisse du marché. Ce n’est pas un hasard si cette stratégie est celle du fonds phare du groupe, FvS Multiple Opportunities.
La Financière de l’Échiquier continue également de privilégier les actions, mais ne veut pas suivre les sentiers battus. Avec le fonds Échiquier World Next Leaders, par exemple, elle recherche les leaders potentiels de demain dans l’univers des moyennes entreprises, un sous-segment où il y a encore beaucoup de potentiel à trouver.
Perspectives et tendances en matière d’investissement
Au cours de ces deux jours, OneLife a présenté une nouvelle fonctionnalité (qui a manifestement séduit le public, composé essentiellement de courtiers), les Fund Pitches. Un émetteur de fonds a eu cinq minutes pour présenter un fonds intéressant de sa gamme et expliquer pourquoi il devrait être inclus dans un portefeuille diversifié.
Il est frappant de constater que diverses sociétés de fonds ont proposé des compartiments axés sur les actions mondiales, comme le Fidelity World Fund, MainFirst Global Equities, Oddo BHF Polaris Flexible et Rothschild avec son R-co Valor, mais que des fonds de croissance comme Carmignac China New Economy ont également reçu l’attention nécessaire.
Les investissements thématiques ont également bénéficié de l’attention, comme le Pictet Global Megatrends Selection et le Thematics Meta Fund de Natixis Investments. Les fonds obligataires n’ont pratiquement pas été mentionnés, à l’exception de Lazard, qui a présenté son fonds Credit Opportunities. Même Pimco, le spécialiste des obligations par excellence, a proposé un fonds d’actions diversifié, le Pimco GIS StocksPlus Fund.