Un mois avoir relevé son allocation aux actions à ‘surpondérée’, la société de fonds suisse revient déjà sur cette décision pour cause d’augmentation des risques de marché.
En novembre, la société de fonds déclarait encore croire qu’après la correction d’octobre, il y avait suffisamment d’espace pour que les actions puissent remonter. Les actions mondiales n’étaient plus chères (les valorisations étaient pour la première fois en deux ans inférieures à leur moyenne historique sur 20 ans) et la croissance de l’économie mondiale et des bénéfices des entreprises restait solide, estimait alors Pictet.
Aujourd’hui, exactement un mois plus tard, la société de fonds adopte une position plus prudente. La pondération des actions est réduite à neutre, tandis que celle des obligations passe de sous-pondérée à neutre.
Malgré un discours apaisant de Powell, le président de la Fed, à la fin novembre, de nombreuses incertitudes subsistent, telles que le Brexit, les négociations budgétaires italiennes et le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine. Mais les perspectives pour l’économie mondiale et les liquidités se détériorent également, tandis que les indicateurs techniques de nombreuses grandes catégories d’actifs passent dans le rouge.
Pictet souligne notamment l’adaptation des prévisions de bénéfices des entreprises au niveau mondial. Le consensus actuel est que la croissance des bénéfices sera réduite de moitié, passant de 13 % cette année à 7 % en 2019. Le marché immobilier américain est également une source d’inquiétude pour la société de fonds. Il y a nettement moins d’activité, tandis que le prix et les intérêts sur les hypothèques pour une durée de 30 ans sont passés de moins de 3,5 % en 2016 à 5 % en 2018.
Pictet AM attribue cette situation notamment à la baisse des liquidités. En outre, pour la première fois depuis la crise financière mondiale, les cinq grandes banques centrales des États-Unis, de la Chine, de la zone euro, du Royaume-Uni et du Japon deviendront ensemble vendeurs nets des actifs financiers qu’elles avaient constitués au moment de l’assouplissement quantitatif. « Cela a un impact négatif sur le cycle économique, en particulier aux États-Unis. »