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« Notre fonds vise une situation win-win. Nous recherchons de bons rendements financiers tout en faisant ce qui est bon pour l’avenir de la planète », déclarent Philippe Van Loock et Pieter Slegers, respectivement gestionnaire et analyste du fonds Econopolis Climate Fund.

« En un mot, notre fonds (d’actions) se concentre sur les deux ‘P’, planet et people », explique Van Loock. « Nous investissons donc dans des entreprises à même de contribuer à la réalisation des objectifs climatiques », ajoute Slegers. 

Ils se sont inspirés du livre ‘Drawdown’ du professeur américain Paul Hawken. Dans ce livre, Hawken élabore une centaine de solutions concrètes en vue de réduire et de résorber les émissions de CO2. « C’était un bon point de départ, car Drawdown est l’un des rares livres sur le changement climatique qui ne s’en tient pas à la théorie, mais propose des solutions concrètes », déclare Van Loock. Le fonds cible donc pleinement les entreprises qui apportent des solutions concrètes au problème climatique.

Econopolis est principalement connu en tant que gestionnaire patrimonial, mais dispose également d’un département consultancy. Celui-ci a récemment publié un livre similaire, ‘De klimaatschok, twintig oplossingen voor België’ (Le choc climatique, vingt solutions pour la Belgique). « Les éclairages de la branche consultancy créent une synergie et une pollinisation croisée passionnantes avec ce que nous faisons dans notre fonds », observe Slegers. 

L’univers d’investissement

L’investissement dans les défis climatiques est un vaste sujet et les solutions qu’apporte ce drawdown sont très diverses. « C’est pourquoi nous avons divisé les 100 solutions climatiques du livre en six thèmes ou clusters climatiques. Nous investissons uniquement dans des actions qui peuvent être liées à au moins un de ces clusters », explique Slegers. 

Ces thèmes sont les énergies renouvelables, les infrastructures à haut rendement énergétique, l’agriculture et l’alimentation durables, les transports durables et l’économie circulaire. « Il y a ensuite le sixième thème, qui se concentre sur les entreprises qui capturent efficacement le CO2, comme les entreprises qui gèrent les forêts ou se concentrent sur le captage et le stockage du CO2 », explique Van Loock. Le fonds cible donc spécifiquement les entreprises qui apportent des solutions concrètes au problème climatique. Nous nous concentrons sur la réduction de l’empreinte carbone au niveau de la société. Et donc, pas seulement sur l’empreinte carbone au niveau du portefeuille, car ce serait trop facile. »

Réagir aux tendances séculaires

Le fonds peut investir au niveau mondial sans être lié à un indice. « On pourrait nous qualifier d’agnostiques en matière d’indices, avec un fort accent sur la sélection bottom-up », déclare Van Loock. 

« Les actions sur lesquelles nous nous concentrons surfent sur des tendances fortes à long terme telles que le Green Deal européen, Fit for 55 et l’Inflation Reduction Act américain », explique Slegers. « Les objectifs qui y sont définis génèrent un afflux massif d’argent vers les entreprises qui travaillent sur des solutions climatiques. « Je ne pense pas qu’il existe un autre thème qui bénéficiera d’un tel afflux d’investissements à l’avenir. Cette forte dynamique ne s’arrêtera pas du jour au lendemain. » Il note que les valeurs climatiques ont donc mieux résisté cette année malgré l’environnement boursier difficile. 

À court terme, la guerre en Ukraine a également stimulé la transition énergétique. « La guerre en Ukraine a clairement montré que l’Europe est trop dépendante en matière d’énergie », déclare Van Loock. Le fait que nous soyons actuellement en retard sur les objectifs climatiques mondiaux joue également en faveur de ce thème d’investissement. En conséquence, toutes sortes de solutions possibles bénéficient de l’attention nécessaire. « Les esprits ont mûri au point qu’il existe désormais un véritable sentiment d’urgence qui faisait défaut auparavant. Par conséquent, on est prêt à envisager un maximum de solutions », déclare Slegers. 

Game-changer américain

Les deux gestionnaires de fonds soulignent l’impulsion considérable dans le cadre réglementaire en matière de climat et de durabilité. Selon eux, ce type de réglementation et de politique offre encore de nombreuses possibilités pour l’avenir. « Au cours de l’année et demie écoulée, l’Europe a pris de très nombreuses mesures réglementaires. D’un autre côté, l’Europe a été prise de vitesse par l’Inflation Reduction Act américain », déclare Van Loock.

« Cette législation change vraiment la donne. Alors qu’auparavant, les États-Unis étaient à la traîne en matière de climat, ils ont maintenant pris le rôle de pionnier », ajoute Slegers. Il souligne que de nombreux acteurs et projets européens se sont tournés vers les États-Unis en raison des nouvelles mesures et subventions. « L’Europe devra prendre ce train en marche et opérer un mouvement de rattrapage. Sinon, de nombreux projets et connaissances risquent d’être perdus. »

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