Le Baromètre ING des Investisseurs a grimpé à son niveau le plus élevé en deux ans, signe que l’investisseur belge voit la lumière au bout du tunnel. La perception de l’inflation a également augmenté. Cela n’empêche pas un investisseur sur deux de penser que les taux sur l’épargne resteront à leur niveau actuel pendant encore au moins deux ans.
Après un passage à vide en mars, le Baromètre ING des Investisseurs a rebondi à 107 points en avril, son plus haut en deux ans et largement au-dessus de son niveau neutre de 100 points. Cette embellie est notamment due au fait que 33 % des répondants voient l’économie belge se redresser dans les prochains mois, même s’ils sont encore 35 % à broyer du noir à son sujet.
Il faut remonter à septembre 2018 pour retrouver une telle proportion d’optimistes.
« Le sentiment que le bout du tunnel commence à être en vue grâce à l’avancée de la campagne de vaccination se reflète probablement dans les attentes concernant l’économie », explique Peter Vanden Houte, économiste en chef d’ING Belgique. Les prévisions boursières sont également en nette amélioration.
40 % des investisseurs tablent ainsi sur une hausse des cours dans les prochains mois, contre à peine 25 % craignant un recul. Cette évolution ne se traduit cependant pas encore par une augmentation des intentions d’investissement.
Le nombre d’investisseurs jugeant le moment opportun pour investir dans des secteurs plus risqués a même légèrement diminué par rapport à mars.
À 34 %, le pourcentage d’investisseurs qui estiment le moment bien choisi pour investir dans des secteurs moins risqués n’a en revanche pas bougé par rapport au mois précédent. Ce pourcentage demeure donc relativement élevé, mais au vu du niveau des attentes boursières, on aurait pu s’attendre à mieux.
Plus de la moitié des investisseurs réguliers estiment que la politique de taux d’intérêt bas de la BCE est une bonne chose
Cela fait plusieurs années que les taux à court terme tournent autour de 0 %, en raison de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne. Si cela ne fait pas nécessairement les affaires des épargnants, la BCE peut en revanche compter sur beaucoup de compréhension de la part des investisseurs. Ainsi, pas moins de 45 % d’entre eux considèrent les taux bas comme une bonne chose pour l’économie, contre à peine 18 % ayant un avis contraire.
Curieusement, « seuls » 38 % des investisseurs estiment que cela a un impact favorable sur la bourse, alors que 19 % pensent l’inverse. Cette réponse est néanmoins probablement fortement influencée par le fait que ce sont surtout les investisseurs moins réguliers qui partagent cet avis. Chez les investisseurs plus aguerris, plus de la moitié estiment en effet que les cours ont été dopés par la politique monétaire souple de la banque centrale.
Inflation « corona » : le coût de la vie a augmenté plus rapidement selon 71% des répondants
L’inflation semble être repartie à la hausse et les investisseurs belges l’ont manifestement aussi ressenti. Pas moins de 71 % des personnes interrogées affirment ainsi que le coût de la vie a augmenté plus rapidement que d’habitude pendant la crise du coronavirus. « Cela s’explique par le fait que les gens perçoivent l’inflation principalement à travers leurs achats les plus fréquents, et notamment leurs achats alimentaires, même lorsque les autres prix n’ont quasiment pas augmenté », précise Peter Vanden Houte.
Or, ce sont précisément les prix de l’alimentation qui ont progressé relativement plus vite que les autres l’année passée. Sans surprise, 74 % des sondés déclarent avoir constaté une hausse significative du prix de leur caddie par rapport à il y a un an. Et ils sont encore 50 % à penser que les prix continueront d’augmenter plus rapidement que la moyenne une fois la pandémie terminée. Seuls 14 % ne sont pas de cet avis.
Les investisseurs estiment toutefois que les taux à court terme ne vont pas beaucoup bouger. À peine 8 % d’entre eux tablent sur une évolution cette année. Ils sont en revanche pas moins de 53% à penser que les taux sur l’épargne resteront à leur niveau actuel pendant encore au moins deux ans. Cela signifie donc que les investisseurs devront trouver leur salut ailleurs pour éviter de perdre une partie de leur pouvoir d’achat.