Wim Antoons, Head of Asset Management, Bank Nagelmackers
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Si tout se déroule comme prévu, le family office anversois proposera prochainement des services de gestion patrimoniale (et de conseil en investissement). 

En 2024, Portolani va demander à la FSMA l’autorisation de se lancer dans la gestion patrimoniale (et le conseil en investissement). Le family office, qui possède des bureaux à Anvers et au Luxembourg, ne propose actuellement que des services de recherche en investissement, de consolidation et d’analyse de portefeuilles d’investissement, sans détenir de procuration sur les comptes de ses clients. Ces derniers passent eux-mêmes leurs ordres auprès de leur banque ou de leur gestionnaire de patrimoine, mais cela pourrait bientôt changer.

« Nous sommes de plus en plus sollicités pour la gestion patrimoniale, mais ce n’est pas notre unique motivation pour renforcer nos services, explique Wim Antoons, Partner et Head of Portfolio Desk. Au vu des conséquences de la directive MiFID II, il semble probable que les family offices et d’autres acteurs qui n’entrent actuellement pas dans le champ d’application devront tôt ou tard obtenir une reconnaissance des autorités financières. Nous souhaitons anticiper cette évolution et intégrer dès maintenant nos activités dans le cadre réglementaire existant. » 

Chez Portolani, les collaborateurs s’attèlent donc à la constitution d’un dossier en prévision de la soumission de leur demande auprès de la FSMA, au cours des prochains mois. « En plus de la gestion discrétionnaire, nous envisageons de proposer des services de gestion conseil », ajoute Wim Antoons.

Entrepreneurs ultra-fortunés

Portolani opère dans le segment de la gestion des grandes fortunes. L’équipe de 12 collaborateurs est au service de quelque 25 clients très fortunés. Portolani suit un patrimoine d’environ 500 millions d’euros, qui représente environ un tiers du total des actifs de ses clients. À une exception près, tous sont des familles d’entrepreneurs actives. « En moyenne, nos clients travaillent avec quatre banques ou gestionnaires de patrimoine, explique Wim Antoons. En tant que family office offrant un service complet, nous conseillons nos clients sur l’allocation stratégique et tactique des actifs. Nous procédons également au benchmarking et à l’analyse des fonds d’investissement de leurs portefeuilles. En effet, si un client réalise un rendement de 3 % avec la banque A et de 10 % avec la banque B, il attend de nous une explication objective. »

Les clients de Portolani s’intéressent particulièrement aux investissements illiquides. « Ils souhaitent investir dans l’économie réelle, mais sont souvent insatisfaits de l’offre, plutôt opportuniste, de leur banque principale. Nous analysons pour eux chaque année un ou plusieurs fonds dans les différentes stratégies (buy-out ou co-investissement, capital-risque ou croissance, secondaire, infrastructure et dette) afin de leur proposer les meilleurs fonds. Ainsi, nos clients sont certains de pouvoir diversifier au sein de la stratégie qu’ils ont choisie, avec différents gestionnaires et vintage years. Les investisseurs institutionnels s’intéressent également à la recherche en investissement de Portolani, qu’il s’agisse de fonds d’investissement traditionnels ou de fonds fermés de capital-investissement. » 

Nouvel outil de reporting

Les grands patrimoines de familles entrepreneuriales, de fédérations ou d’organisations à but non lucratif s’avèrent souvent complexes. Afin de disposer d’une meilleure vue d’ensemble, Portolani a récemment introduit un nouvel outil de reporting. « Nos clients possèdent non seulement de nombreux investissements liquides, mais aussi un grand nombre d’investissements illiquides. Cependant, il existe peu d’outils de gestion patrimoniale adaptés à la gestion claire de ces deux types d’investissements », explique Wim Antoons, qui a déniché en Allemagne l’outil idéal, au terme de longues recherches. « Grâce à cette solution de reporting innovante, nos clients et nous-mêmes bénéficions d’une vue d’ensemble nettement plus claire du patrimoine, des aspects successoraux et juridiques, etc. Fini les calculs sur Excel, les calculatrices et les notes dans des dossiers ! »

Prochaine génération

Ces dernières années, Portolani s’est également concentré sur la préparation des générations suivantes. « C’est un domaine que de nombreuses banques principales négligent ou traitent de manière insuffisante », constate Wim Antoons. « Les enfants de nos clients n’ont généralement qu’une vague idée de la fortune de leurs parents ou de la composition exacte de leur patrimoine. À travers différentes sessions organisées pour la prochaine génération de chaque famille, nous fournissons à ces jeunes une éducation financière sur mesure, répondant à leurs besoins spécifiques et aux attentes de leurs parents. Les thèmes de l’investissement, de la gestion et la protection du patrimoine ou encore de l’entrepreneuriat sont autant de sujets que nous abordons systématiquement durant ces sessions. » 

Toujours plus dynamique

En dehors de l’entreprise familiale, du capital-investissement direct, de l’immobilier et des liquidités, la majorité du patrimoine des clients de Portolani est investie en actions (fonds). « Nos clients privilégient fortement les actions et les investissements illiquides. Ils affichent un appétit pour le risque supérieur à la moyenne et ne se laissent pas facilement déstabiliser par la volatilité. Ce sont des entrepreneurs aguerris qui maîtrisent les rouages de leur secteur. Ils ont tous traversé des périodes de turbulences, de la crise financière à celle du Covid-19, et savent que quelques années extrêmement mauvaises ne signifient pas la fin du monde, explique-t-il. Il y a eu des turbulences et il y en aura d’autres. Rester investi (en actions) constitue la meilleure stratégie pour réaliser un rendement solide sur le long terme, c’est pourquoi les obligations sont peu présentes dans nos portefeuilles. »

Diversification et gestion active

« La recherche en investissement que nous proposons à nos clients segmente les portefeuilles d’investissement et les fonds d’actions en cinq catégories : valeur, qualité, croissance, petites capitalisations et marchés émergents. Nous sous-pondérons actuellement les petites capitalisations, car elles ont tendance à moins bien performer dans des environnements tels que celui que nous connaissons actuellement. Les actions de qualité se comportent bien lorsqu’on entre en récession, c’est pourquoi nous conseillons à nos clients de renforcer leur exposition à ce type d’actifs. Ces deux dernières années, nous avons systématiquement recommandé d’investir dans des actions de valeur. Nous examinons la structure des mandats de chaque client auprès de leurs banques et proposons des ajustements via des fonds », poursuit Wim Antoons. 

« Je ne suis pas opposé à la gestion passive, mais la gestion active permet une intervention plus efficace. Prenez l’exemple des marchés émergents : avec un tracker, vous avez réalisé un rendement d’environ 7 % en 2023, tandis que le fonds géré activement que nous avons identifié comme le plus performant a atteint 25 %, grâce à une réduction quasi totale de son exposition à la Chine », conclut-il.
 

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