Comme le revenu disponible est resté stable et que l’épargne a augmenté de manière significative, les Belges se sont améliorés en 2020. Malheureusement, cela ne s’applique pas à tous les groupes de la société. Les travailleurs indépendants, les chômeurs temporaires et les étudiants ayant un emploi ont subi des pertes de revenus considérables. L’épargne supplémentaire est restée en grande partie sur des comptes courants ou des livrets d’épargne, mais elle a également été fortement investie dans des actions et des fonds d’investissement.
C’est ce que montre un document de Belfius que l’Investment Officer a pu examiner.
La crise profonde de l’année dernière ne s’est pas traduite par une baisse du pouvoir d’achat des ménages, selon le rapport annuel de la Banque nationale récemment publié. Les importantes mesures de soutien du gouvernement ont compensé la baisse des revenus, de sorte que le revenu disponible de tous les Belges réunis s’est même légèrement amélioré d’environ 0,7 %, en plus de l’inflation. Malheureusement, cela ne s’applique pas à tous les groupes de la société. Par exemple, les travailleurs indépendants, les chômeurs temporaires et les étudiants en emploi ont subi des pertes de revenus considérables.
Il y a également eu moins de dépenses et donc beaucoup plus d’économies en raison des fermetures et parce que les gens croisent les doigts lorsqu’ils craignent pour leur emploi. En 2020, nous avons tous économisé un peu moins de 59 milliards d’euros, soit 23 milliards d’euros de plus qu’en 2019, selon les calculs de la Banque nationale. Où sont donc passées ces ressources financières supplémentaires ? Tout d’abord, une partie de cette épargne est investie dans des maisons familiales. En raison de l’arrêt des chantiers de construction pendant la première période de fermeture et du retard qui en a résulté, les investissements dans les maisons familiales ont également fait un plongeon en 2020.
Actifs
Le reste de l’argent est investi dans des actifs financiers tels que des livrets d’épargne, des actions, des obligations, etc. Dans les comptes financiers de la Banque nationale, on trouve des données pour les trois premiers trimestres de 2020, qui montrent que les particuliers ont augmenté leurs actifs financiers de 24 milliards au cours de cette période. Un peu moins de 20 milliards restaient sur des comptes courants, des livrets d’épargne ou étaient détenus en espèces. En effet, en raison de l’incertitude générale, les ménages ont une préférence pour les actifs liquides. Les économies supplémentaires réalisées pendant le confinement étaient également inattendues, ce qui signifie que ces économies resteront sur le compte pendant un certain temps jusqu’à ce que le bon investissement soit trouvé, ou jusqu’à ce qu’elles puissent être à nouveau dépensées après la pandémie.
Mais le compte d’épargne est actuellement un produit déficitaire. En raison de l’inflation, l’argent perd son pouvoir d’achat, qui n’est pas couvert par le faible taux d’intérêt. C’est pourquoi une grande partie de l’argent s’est retrouvée dans des actions et des parts de fonds d’investissement. Au cours des trois premiers trimestres de 2020, les ménages ont investi respectivement 5,6 et 5,5 milliards d’euros dans des actions et des fonds d’investissement. La forte chute de la bourse en mars y est également pour quelque chose, car de nombreux petits investisseurs y ont vu une opportunité d’achat. Enfin, des obligations ont été vendues (-3,6 milliards) et les intérêts sur les produits d’assurance et autres actifs financiers ont également diminué (voir graphique).
Les actifs financiers des Belges ont donc augmenté au cours des 9 premiers mois de 2020, même si l’on tient compte des 15 milliards de pertes de valeur enregistrées sur les actions et les fonds d’investissement au cours des trois premiers trimestres de 2020. De plus, grâce à la forte croissance des marchés boursiers au quatrième trimestre, ces pertes de valeur auront été presque compensées pour l’ensemble de l’année 2020.