Le Climate Progress Dashboard de Schroders est l’un des outils que le gestionnaire d’actifs a développé pour aider les investisseurs à mieux comprendre les risques du changement climatique. Schroders s’est récemment engagé à devenir membre fondateur de l’initiative Net Zero Asset Managers pour aider le secteur à se diriger vers l’objectif zéro émission nette.
C’est ce que déclare Hannah Simons, responsable de la stratégie de durabilité chez Schroders (photo) lors d’un entretien avec Investment Officer.
« De nombreux pays ont adhéré à l’accord de Paris sur le climat. Si nous voulons respecter ces engagements, nous devons inévitablement nous mettre à procéder différemment, par exemple en réduisant considérablement les émissions de carbone. Par exemple, l’UE prévoit de réduire les émissions de 55 % d’ici 2030. Cela provoquera une énorme disruption, mais créera également d’incroyables opportunités.
En tant que gestionnaires actifs, nous jouons un rôle important à cet égard pour soutenir et encourager les entreprises dans lesquelles nous investissons dans le cadre de la transition. C’est pourquoi nous avons adhéré à l’initiative Net Zero Asset Managers, qui a été lancée en décembre 2020. Trente gestionnaires l’ont rejointe, ce qui représente 9000 milliards de dollars. Nous voulons soutenir fermement la transition vers l’objectif zéro émission. »
En pratique
Simons souligne l’intention de Schroders de fixer des objectifs intermédiaires au sein de l’entreprise, afin d’atteindre progressivement les buts fixés. « Nous travaillons également avec les clients, car la Net Zero Asset Owners Alliance existe également, ce qui nous permet d’assurer la cohérence. Dans la perspective de la COP26 de cette année, nous fixerons des objectifs intermédiaires quant à la proportion de nos actifs qui seront gérés de manière à atteindre zéro émission d’ici 2050 ou plus tôt. Nous réviserons les objectifs intermédiaires au moins tous les cinq ans, afin que la proportion des actifs sous gestion atteigne 100 % à la date prévue. Tous les partenaires de l’initiative publieront ce chiffre intermédiaire d’ici la COP 26 en novembre.
Tous les pays ou entreprises n’ont pas encore adhéré à l’engagement zéro émission. Au niveau mondial, environ un cinquième des entreprises cotées en bourse se sont engagées à réduire leurs émissions dans le cadre de l’accord de Paris. Aussi bien les gouvernements que les entreprises vont s’engager plus fortement, de sorte que l’univers des entreprises éligibles s’élargit considérablement. »
En tant que propriétaires actifs, nous essayons d’encourager les entreprises dans lesquelles nous investissons à viser l’objectif zéro émission. Un exemple en est la lettre que notre CEO a adressée au début de cette année aux présidents du FTSE 350 afin de leur demander les détails de leurs plans de transition. Nous avons demandé des plans quantifiés afin de comprendre comment ces entreprises abordent cette transition.
Outils climatiques
Simons mentionne également le Climate Progress Dashboard, un outil créé par Schroders en vue de mesurer la vitesse et l’étendue des adaptations réalisées pour lutter contre le changement climatique et mesurer l’impact sur la hausse de la température mondiale. Il est mis à jour tous les trois mois. Simons explique : « Il contient 12 indicateurs clés suivis, tels que l’ambition politique, la transition vers les véhicules électriques et la rapidité avec laquelle nous abandonnons les combustibles fossiles. Cela nous donne une perspective de l’état actuel du monde et de la direction que nous prenons.
Il est essentiel de comprendre les risques liés à la transition. Le modèle Carbon Value at Risk (VAR) de Schroders peut nous offrir un éclairage sur la façon dont les entreprises voient leurs bénéfices et leurs coûts influencés par la hausse des taxes sur le carbone.
Schroders a également développé un outil qui mesure les coûts physiques du changement climatique.
En effet, nous devons être à même de quantifier la mesure dans laquelle les entreprises doivent payer pour assurer leurs actifs contre ce risque, comme les inondations et la capacité de production dans les zones inondables. Ce sont des outils qui soutiennent les investisseurs et leur permettent de comprendre comment cela s’inscrit dans le processus. »
Facteurs sociaux
Simons conclut en déclarant que la pandémie a montré qu’outre les facteurs environnementaux, les facteurs sociaux sont également importants. Selon elle, il y aura un meilleur équilibre entre tous ces facteurs ESG. « Nous ne devons pas perdre de vue le changement climatique, mais dans cette pandémie, il est important de soutenir suffisamment les travailleurs en matière de sûreté et de sécurité. »