Bien que la distribution et l’horeca souffrent fortement des conséquences de l’épidémie de coronavirus, il y a beaucoup d’entreprises qui se portent bien dans la situation actuelle. Comme les entreprises frigorifiques et les fabricants de suppléments alimentaires, mais aussi les entreprises actives dans la sécurité alimentaire. C’est ce qu’explique Gillian Diessen, product specialist chez Pictet Nutrition Fund, lors d’un entretien avec notre plateforme sœur Fondsnieuws.
Ce fonds est lui aussi touché en ces temps de crise boursière, mais les positions dans les fournisseurs de produits de première nécessité de marque A, les entrepôts frigorifiques et les producteurs de denrées alimentaires compensent largement, estime Diessen. Cette année, le fonds affiche une perte de plus de 15 %, contre -18 % pour l’indice de référence MSCI All World en euros. Depuis le début du mois de janvier, un montant net de 50 millions d’euros a été alloué au fonds, qui gère 500 millions d’euros.
« Nous avons été durement touchés en raison de nos positions dans des distributeurs alimentaires et des restaurants sains. Dans l’intervalle, maintenant que les consommateurs réalisent activement des stocks et se tournent principalement vers des marques de qualité, l’alimentation se porte justement très bien. Ce qui a des répercussions positives pour les entreprises d’ingrédients. »
Suppléments alimentaires et alimentation végétarienne et vegan
À plus long terme, Diessen s’attend à ce que le virus confronte encore davantage les consommateurs à la réalité en ce qui concerne leur santé, ce qui peut être bénéfique pour les fabricants de suppléments alimentaires et de produits alimentaires d’origine végétale. Ce type d’entreprises fait partie du portefeuille.
Comme de nombreux gestionnaires de fonds d’actions, les gestionnaires du fonds Nutrition croient moins aux courts trajets qu’en leur propre philosophie à long terme. Dans le cas de l’équipe Pictet AM, il s’agit d’une équipe qui se concentre sur l’ensemble de la chaîne de valeur autour de l’alimentation. Diessen : il s’agit non seulement de ce qui est nécessaire pour fabriquer des aliments, mais aussi de la logistique durable qui va de pair. ‘De la ferme à l’assiette’, comme nous le disons souvent. »
C’est pourquoi l’équipe ne s’intéresse qu’aux noms qu’elle veut conserver pendant un certain temps. Diessen : « Mais pour être honnête, je dois dire que le mois dernier, nous avons recherché activement des entreprises stables et capables de résister à la tempête. Cependant, il s’agit davantage d’un changement de pondération dans notre portefeuille que d’un changement de segments. Nous avons par exemple quelque peu réduit notre position dans les entreprises proposant des services de catering à des restaurants, des écoles et des bureaux. »
Entreprises actives dans les tests de sécurité
Outre les entreprises qui produisent des aliments sains, il existe un autre sous-secteur à même de prospérer en cette période, à savoir les entreprises qui effectuent des tests de sécurité alimentaire. Diessen : « Les consommateurs sont maintenant encore plus conscients de ce qu’ils mangent. Par exemple, ils sont plus attentifs à l’origine de la viande qu’ils consomment. Provient-elle d’animaux en bonne santé ? Une alimentation saine renforce leur résistance, et le contrôle qu’ils exercent sur celle-ci leur procure un plus grand sentiment de sécurité. »
Les tendances à long terme sous-jacentes sur laquelle se fonde la politique de Pictet Nutrition font que, outre des positions dans de grandes entreprises, le fonds compte également de nombreuses petites et moyennes capitalisations dans son portefeuille. Lorsque nous lui demandons si le fonds est désormais pénalisé pour ce choix, Diessen répond qu’indépendamment du fait qu’une entreprise soit grande ou petite, l’équipe examine sa qualité fondamentale.
Emballages réutilisables
« L’une des positions de notre top dix est par exemple une PME active dans la logistique, que nous trouvons très attrayante. De même, il y a aussi beaucoup de petites entreprises intéressantes dans le domaine de la gestion des déchets. L’entreprise que j’ai en tête excelle par exemple dans la fabrication d’emballages réutilisables, elle est stable, et soutenue par les tendances en cours. En outre, cette entreprise pourra encore certainement se développer. »
Bien que le fonds se laisse guider par des tendances de croissance séculaires, Giessen est également conscient du fait que le virus et ses conséquences peuvent être si dramatiques que les tendances à long terme peuvent également changer. « Mais je reste optimiste. À court terme, il est important pour nous de savoir si les écoles vont rouvrir, si les événements vont reprendre et si les services publics vont se remettre à fonctionner. Cela peut donner des impulsions positives et négatives aux entreprises de ce secteur. »