Bien que le taux de chômage américain soit avec 3,6 % à son plus bas niveau depuis 1969, l’indice S&P 500 a atteint un sommet historique de 2945 points la semaine dernière, ce qui soulève la question de savoir si le ratio cours/bénéfice actuel constitue une raison de se retirer. Analyse.
Le ratio cours/bénéfice du S&P est en moyenne de 16,7 depuis 1954. Actuellement, ce ratio est de 19, soit 14 % de plus que la moyenne historique. La question est de savoir si cela doit être une raison pour les investisseurs de réduire le risque.
Quelques pics absolus
L’analyste Ploutos, de la plateforme d’investisseurs Seeking Alpha, place les chiffres dans une perspective historique. À cette fin, il a notamment examiné les records absolus qui ont été établis par le S&P au cours des quelque 65 dernières années, ainsi que le ratio cours/bénéfice qui allait de pair. Le ratio cours/bénéfice actuel de 19 est légèrement supérieur à la moyenne de 18,7 des quelques pics absolus. Selon Ploutos, cette hausse du ratio cours/bénéfice est principalement due à la très forte position des entreprises technologiques dans le S&P ces dernières années.
La première analyse des ratios cours/bénéfice du S&P par l’analyste remonte à 2012, alors que la situation mondiale était selon lui caractérisée par un endettement élevé, un marasme politique européen et une croissance chinoise en déclin. Dans le même temps, le marché américain était cependant très attrayant.
Les marchés américains dominent
Aujourd’hui, sept ans plus tard, les ratios d’endettement sont encore élevés, l’Europe reste vulnérable aux yeux de Ploutos et le problème de la croissance chinoise n’est toujours pas résolu. Dans le même temps, le marché actions américain se porte très bien : il a doublé en termes nominaux, passant de 1364 à plus de 2900 points. Les investisseurs en actions ont été récompensés par un rendement moyen de 13 % par an. « Pendant cette période, les marchés américains ont dominé le monde », écrit Ploutos.
Il s’attend à ce que le S&P atteigne de nouveaux sommets, mais il s’agit selon lui d’une prévision plus difficile qu’en 2012. « Après le meilleur début d’année depuis deux décennies, nous devons nous attendre à des rendements inférieurs pour le reste de l’année 2019 et le reste du cycle », écrit Ploutos. Mais, ajoute-t-il, les multiples de bénéfices actuels sont ‘équitables’ étant donné les faibles taux d’intérêt et le risque limité de ralentissement économique à (plus) court terme. Depuis le début de l’année, l’indice S&P affiche un bénéfice de 11 %.
Les analystes sell-side sont très positifs
Les prévisions positives de Ploutos sont soutenues par les analystes sell-side aux États-Unis. L’indice S&P Composite 1500, qui se compose du S&P 500, de l’indice Small-Cap 600 et de l’indice S&P 400 Mid-Cap Index, compte pas moins de 83 fonds cotés en bourse que tous les analystes considèrent comme ‘dignes d’achat’ - un chiffre remarquable d’un point de vue historique.
La palme revient à Amazon : la société, qui a complètement surpris les analystes avec ses derniers résultats qu’elle vient de présenter, est considérée comme ‘digne d’achat’ par les 45 analystes sell-side, bien qu’elle se négocie à pas moins de 71 fois les bénéfices futurs prévus.