Ray Dalio
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Le chœur d’économistes et investisseurs préoccupés par l’impact de la politique d’assouplissement quantitatif se fait de plus en plus fort. La combinaison d’instruments élaborés par les banques centrales et d’antagonismes politiques et sociaux est particulièrement préoccupante.

C’est en ces termes que Ray Dalio de Bridgewater Associates s’est exprimé le mois dernier lors d’une discussion au Forum économique mondial de Davos. Dalio est en bonne compagnie d’éxperts. Se sont exprimés en termes comparables.

Les préoccupations portent d’une part sur l’augmentation extrême du bilan des banques centrales qui ont tenté d’éviter avec leur politique d’assouplissement quantitatif une dépression après la crise boursière de 2008, et d’autre part, sur le fait que les banques centrales perdent de plus en plus leur position d’indépendance - en tout cas, c’est l’image qu’ont de plus en plus les marchés et les médias. 

Ainsi, l’investisseur américain Michael Lebowitz a récemment déclaré que le ton chaleureux et amical de la Réserve fédérale américaine visait à soutenir les marchés actions. Selon lui, les tweets intimidants du président Trump et les conseils des actionnaires de la Fed, à savoir les grandes banques de Wall Street, ont influencé le ton ‘soft’ de Jerome Powell, le président de la Fed.

La chaîne américaine CNBC a qualifié Powell de prisonnier des institutions et de l’histoire dont il a hérité. Selon lui, cet héritage comprend un bilan tendu de 4 000 milliards de dollars, face auquel la Fed ne dispose que de 39 milliards de dollars, ce qui représente un effet de levier de 100:1. « C’est un symptôme de l’état de sur-sollicitation de nos dettes et du dollar comme monnaie d’ancrage », a déclaré CNBC

Alors que les premiers signes d’un affaiblissement de l’économie américaine commencent à se manifester, le désespoir augmente quant à ce que les banques centrales peuvent faire si une nouvelle crise ou récession menace. En 2008, la Fed avait un bilan de 915 milliards de dollars et un taux d’intérêt de 4,2 %. Ces chiffres sont maintenant de 4 000 milliards de dollars et un peu plus de 2 %. 

Mais, plus important encore, a déclaré Dalio, c’est que, en partie à cause des faibles taux d’intérêt et des faibles rendements (sur les ‘placements sans risque’ comme les obligations), 40 millions de ménages américains (45 % du total) n’ont actuellement aucune (constitution de) pension. Dans le même temps, l’espérance de vie augmente et les coûts des soins de santé montent en flèche. C’est ainsi que, poursuit Dalio, vient encore s’ajouter une bulle d’actifs, due en partie à la politique quantitative des banques centrales, ainsi qu’une forte détérioration du niveau des revenus des travailleurs aux États-Unis. 

La politique de la banque centrale, tant de la Fed que de la BCE, a finalement moins profité à l’économie dans son ensemble qu’aux marchés financiers. En conséquence, les États-Unis ont maintenant le plus grand déficit de capitaux de l’histoire mondiale, écrivent les analystes de realinvestmentsadvice.com.

Selon Dalio, la véritable crise surviendra lorsque les gens commenceront à réclamer leur pension. Un renflouement du gouvernement sera alors nécessaire, mais aussi une nouvelle architecture de l’ensemble du système car, en raison de l’absence de pension, des millions d’Américains seront dépendants de l’État ou de la charité, avertit enfin Dalio.
 

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