Un consortium dirigé par des gestionnaires d’actifs français et néerlandais développe une norme mondiale pour le calcul des émissions de gaz à effet de serre évitées grâce à des solutions à faible émission de carbone.
Mirova, une filiale de Natixis Investment Management basée à Paris, et Robeco ont fait appel à I Care et Quantis, de BearingPoint, pour développer une base de données mondiale de facteurs permettant d’éviter les émissions de gaz à effet de serre, qui vise à offrir une méthode de calcul normalisée et transparente des émissions évitées grâce à des solutions vertes ou à faible émission de carbone.
Guillaume Abel, deputy Chief Executive Officer de Mirova, déclare dans le communiqué que l’initiative vise à développer « un nouveau standard de marché mondial ». Cette innovation aidera les entreprises à déterminer l’empreinte carbone des actifs gérés pour des clients institutionnels.
Les réglementations européennes et internationales obligent de plus en plus les entreprises et leurs investisseurs à prêter davantage attention à leurs émissions de gaz à effet de serre. Cela va au-delà des émissions directes et englobe désormais les émissions des fournisseurs (scope 2) ainsi que les émissions indirectes estimées (ou scope 3). Des discussions sont également en cours sur les émissions scope 4, qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les émissions imputables aux clients et aux utilisateurs finaux.
Les gestionnaires d’actifs estiment que la création d’une norme pour une base de données mondiale de facteurs d’évitement des émissions « constituerait une avancée majeure pour de nombreux acteurs économiques ». Pour le secteur financier, cette initiative permettra d’estimer les émissions évitées par les activités financées, les rendant ainsi transparentes et comparables, afin d’orienter les investissements vers les solutions présentant le plus grand potentiel de décarbonisation de l’économie.
Pièce manquante du puzzle
« Les émissions évitées sont la pièce manquante du puzzle lorsqu’il s’agit de faciliter le financement de la transition », déclare Lucian Peppelenbos, Climate and Biodiversity Strategist chez Robeco. « Au niveau mondial, il faut consacrer beaucoup plus de capitaux aux solutions climatiques. Cette mesure peut contribuer à orienter les flux de capitaux vers les entreprises qui proposent les solutions climatiques les plus efficaces. »
Edmond de Rothschild, Natixis, Lombard Odier, la Caisse des Dépôts, Comgest, Man Group et Sienna Investment Managers, qui gèrent ensemble plus de 2000 milliards de dollars d’actifs, font également partie des partenaires de cette initiative.
I Care et Quantis, deux sociétés de conseil en environnement, dirigent le développement de la base de données. I Care, une filiale de BearingPoint, concentrera dans un premier temps la base de données sur quatre-vingts solutions bas carbone, telles que l’énergie biomasse, le plastique recyclé et le béton bas carbone. La première phase du projet, qui devrait s’achever au quatrième trimestre 2024, aboutira à la création de 9600 facteurs d’évitement distincts. Tous les partenaires de l’initiative, c’est-à-dire non seulement les entreprises et les institutions financières, mais aussi les consultants, les développeurs de logiciels et les fournisseurs de données, devront calculer leurs émissions évitées.