Schroders propose depuis trois mois une stratégie sur la transition énergétique, qui va viser à s’exposer sur les importants flux d’investissements attendus durant les prochaines années en vue de réduire drastiquement les émissions de CO2.
La transition énergétique est appelée à s’accélérer durant les prochaines années, et il s’agit d’une opportunité suffisamment attractive pour avoir une stratégie spécifiquement exposée sur cette problématique. C’est en tout cas l’avis de Schroders, qui a récemment lancé Schroder ISF Global Energy Transition, un produit qui vise à compléter la gamme thématique du gestionnaire britannique, aux côtés notamment du fonds Schroder ISF Global Climate Change lancé en 2007.
Soutien public
Après avoir passé une bonne partie de sa carrière à suivre des valeurs pétrolières, Mark Lacey est depuis trois mois le gestionnaire principal de ce nouveau produit, et nous avons récemment eu l’occasion de le rencontrer lors de son passage à Bruxelles. « La transition de la production énergétique vers des formes renouvelables est en train de s’accélérer, notamment en raison du support politique provenant de la plupart des grandes régions mondiales ». Le portefeuille sera exposé sur une grosse trentaine de valeurs sur lesquelles une forte croissance bénéficiaire est attendue.
Il souligne que même aux Etats-Unis, les différents états se montrent souvent très ambitieux dans leurs ambitions en matière de transition énergétique, en dépit des réticences au niveau de l’administration du président Trump. « Sur le long terme, cette thématique d’investissement sera supportée par les importants investissements qui vont être nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par la COP21, soit 120.000 milliards de dollars d’ici 2050 ».
Chaîne de valeur
Certaines sociétés vont être situées stratégiquement sur les flux financiers qui seront dégagés durant les prochaines années. Les actifs sous gestion du fonds sont principalement positionnés sur trois grands axes : la disparition du carbone dans la production d’électricité au profit des formes renouvelables, l’électrification de certaines activités humaines (notamment la voiture), et l’amélioration de l’efficience énergétique afin de limiter les gaspillages. « Des efforts sont aujourd’hui nécessaires dans toutes les activités humaines afin de limiter les pertes d’énergie et promouvoir une consommation plus responsable », indique encore Mark Lacey.
Schroder ISF Global Energy Transition sera structurellement sous-pondéré sur la production d’électricité, car la plupart des grands producteurs mondiaux utilisent encore majoritairement des sources fossiles, tandis que les acteurs purement éoliens ou solaires ne sont pas encore suffisamment nombreux pour représenter un poids important des actifs sous gestion. « La part de l’énergie renouvelable devrait atteindre 85% de la production d’électricité d’ici 2050, le poids de ce segment est donc appelé à se renforcer ». Pour le moment, le secteur de l’énergie renouvelable sera davantage abordé par les fournisseurs de machines destinés aux éoliennes ou aux champs photovoltaïques.
Concentration
Un autre axe fort de la stratégie sera l’exposition sur le secteur des véhicules électriques, un domaine qui devrait enregistrer une accélération importante durant les prochaines années, avec notamment la mise sur le marché de nombreux modèles qui vont commencer à rivaliser en autonomie avec les producteurs traditionnels de véhicules à essence. « D’importants investissements dans les capacités de production, de distribution et de stockage seront nécessaires, notamment au niveau domestique où des développements significatifs devraient se produire ».
« Dans un grand nombre de cas, les secteurs dans lesquels nous sommes investis fonctionnent en oligopole ou en duopole. Les sociétés disposent donc d’une capacité à fixer et à remonter leurs prix, ce qui devrait permettre une accélération de leur rentabilité future. Elles constituent donc des opportunités très intéressantes pour les investisseurs ». Il cite notamment l’exemple de la production de batteries rechargeable (qui est aujourd’hui dominé par Samsung SDI et LG Chem) ou des turbines pour éoliennes (sur lequel Vestas, Siemens et General Electric se partagent l’essentiel du marché).