Six mois après que l’équipe de crédit de la Campine ait été confrontée au départ soudain de six de ses membres, le département est à nouveau au complet. Alain van der Heijden et Joost de Graaf parlent de leur expérience de la «chasse aux talents», de l’influence de la reconstruction d’une équipe sur les flux et les audiences, mais surtout de la recherche de nouveaux collègues.
Londres, Paris. Dans toute l’Europe, des dizaines de professionnels de l’investissement se sont renseignés sur les postes vacants à la Campine après le départ de six membres de l’équipe vers le gestionnaire de fonds américain Loomis. Alain van der Heijden (photo de droite) et Joost de Graaf (photo de gauche), co-responsables du crédit, font le bilan des six derniers mois.
Kempen est l’une des rares maisons aux Pays-Bas à posséder une forte culture d’investissement, des professionnels experts et des équipes d’investissement spécialisées. Cela attire les gens», déclare M. Van der Heijden. Cela nous a permis d’être sélectifs. Et bien sûr, nous avons approché nous-mêmes des personnes que nous connaissons grâce aux tournées de présentation, par exemple. C’était un processus très intensif et nous avons parlé à beaucoup de gens.
Six nouveaux membres de l’équipe
Après le processus de sélection, au cours duquel chaque candidat s’est entretenu avec huit à dix personnes de la Campine, le choix s’est porté sur Bart aan den Toorn d’Actiam, Lizelle du Plessis de la SGA et Arif Bagasrawalla d’Aegon Asset Management.
Kim Lubbers, Tetiana Kharlamova et Joost de Graaf avaient déjà été ajoutés à l’équipe. Kharlamova est une ancienne stagiaire, tandis que Lubbers faisait partie de l’ancienne équipe chargée des titres à revenu fixe. M. De Graaf faisait partie de l’équipe de transition qui a été précipitée fin septembre. C’est l’avantage de l’approche d’équipe de la Campine», dit Van der Heijden à propos de l’équipe temporaire. Nous avons rapidement trouvé des personnes au sein de l’organisation qui étaient prêtes à nous aider, Harold (van Acht, cofondateur de l’équipe de crédit, ndlr) et moi, pendant la période de transition. Cela nous a permis de continuer à gérer activement et à mettre en œuvre le portefeuille.
Mme Lubbers avait précédemment indiqué qu’elle souhaitait passer de l’équipe chargée des titres à revenu fixe à celle chargée du crédit. Pour De Graaf, le visage permanent de la stratégie de dividendes de Kempen, le poste temporaire s’est finalement avéré être un poste permanent.
Demande de divorce
Après un certain temps, Alain m’a demandé ce que je pensais de rejoindre l’équipe de manière permanente», se souvient De Graaf. Je n’y avais pas encore pensé, mon ancien travail et mon ancienne équipe étaient aussi amusants. Mais si je voulais quelque chose de différent dans ma carrière pour une fois, c’était le moment. Il n’y a pas beaucoup d’opportunités de cette ampleur : aider à construire une équipe et devenir co-directeur. Je n’avais jamais fait de management auparavant, mais je voulais me développer dans ce domaine.
Dan : «En fin de compte, j’ai dû suivre mon cœur, et cela signifiait me séparer de mon ancienne équipe. Je connais Jorik (van den Bos, éd.) et Joris (Franssen, éd.) depuis plus de vingt ans, dont dix-sept où nous avons travaillé ensemble. Je les voyais tous les jours. En riant : «Heureusement, ça ne s’est pas transformé en divorce».
Des actions à dividendes aux crédits
Bien que le passage des actions aux obligations ne soit pas fréquent sur le marché, dans son cas, ce n’était pas illogique. Sur le marché du crédit, les banques, les assureurs et l’immobilier - les secteurs sur lesquels De Graaf s’est concentré au sein de l’équipe chargée des dividendes - représentent une grande partie des opportunités d’investissement. De Graaf travaillait déjà depuis des années avec l’équipe chargée des crédits pour discuter des opportunités dans «son» secteur. Je savais donc déjà, dans une certaine mesure, ce que recherche un investisseur en crédit.
Il s’est mis au travail et entre-temps, avec Van der Heijden et Van Acht, il a mené les entretiens avec les candidats potentiels. Ils ne l’ont pas fait seuls ; les RH et des personnes comme Lars Dijkstra et Joris Franssen se sont également relayés.
Le souffle chaud des partis étrangers
L’équipe est à nouveau composée de huit personnes. Van der Heijden : » Si vous regardez la composition, nous avons beaucoup d’expérience dans différents domaines. Sur un certain nombre de points, nous faisons même un pas en avant. Par exemple, nous avons maintenant une meilleure connaissance du haut rendement et la couverture bancaire s’améliore grâce aux vingt ans d’expérience de Joost.
En ce qui concerne le souffle chaud des joueurs étrangers qui débauchent de plus en plus de talents néerlandais (comme ce fut également le cas chez NN IP et Robeco), M. Van der Heijden déclare que «vous ne le ressentez pas tout le temps». Il faut savoir que nous évoluons dans un secteur international et que les gens sont à la recherche de talents. Vous devez vous armer contre cela, en vous assurant que votre talent ne va pas ailleurs. En Campine, nous sommes en excellente position pour le faire. Nous sommes un club entreprenant et nous sommes financièrement solides. Mais vous ne pouvez pas vous protéger à 100 % contre le départ des gens.
De Graaf : » Un peu de rotation n’est pas un problème non plus. Cela s’est produit dans l’équipe chargée des crédits, et grâce à moi, cela se produit dans l’équipe chargée des dividendes. Mais elle crée aussi des opportunités pour d’autres, comme Marius Bakker, qui a commencé comme stagiaire chez Kempen. Il est maintenant gestionnaire de portefeuille.
Débit sortant
Van der Heijden et De Graaf conviennent que le changement d’équipe a eu des répercussions sur les quatre stratégies gérées par l’équipe, même s’ils soulignent qu’il n’a pas eu d’impact sur la politique.
Elle a cependant affecté les chiffres du flux.
Van der Heijden : «Lorsque quelque chose comme cela se produit, les sélectionneurs de fonds placent un drapeau rouge ou orange à côté de votre stratégie au nom des parties institutionnelles : il se passe quelque chose ici, il est temps de renforcer la surveillance des digues. Ils prennent ensuite le temps d’examiner ce que ce drapeau signifie pour leur position dans le fonds. Il y a toujours des clients qui trouvent qu’un tel changement est trop important pour qu’on leur fasse confiance et qui retirent donc leurs avoirs pour les investir ailleurs».
Heureusement, la grande majorité d’entre eux sont restés clients, mais à cause de ces drapeaux orange et rouges, moins d’argent a été ajouté. Ecoutez, si vous exécutez une stratégie, vous avez un flux de sortie continu. En moyenne, nous supposons un taux de rétention de 90 %, avec 10 % de fuite. Normalement, elle est complétée par de nouveaux clients qui rejoignent l’entreprise ou par des clients existants qui effectuent des paiements supplémentaires. Cela s’est produit moins souvent, et en tant qu’équipe en transition, vous attirez moins de nouveaux clients.
Quelques sorties sur la gauche, des entrées limitées sur la droite. Au final, cela se traduit par une ponction sur les actifs nets. M. Van der Heijden déclare qu’il trouve personnellement que la taille exacte du flux sortant n’est «pas du tout mauvaise, compte tenu de l’événement». Et malgré toutes les turbulences, nous avons obtenu de bons résultats, de sorte que les clients qui sont restés ont été récompensés.
Entre fin septembre et fin mars, la stratégie phare de l’équipe (Kempen (Lux) Euro Credit Fund) a réalisé une surperformance brute d’environ 45 points de base.
Notation Morningstar
Avec cette performance, De Graaf et Van der Heijden espèrent regagner au plus vite la note d’or de Morningstar, puisque le comparateur de fonds a remplacé le fonds Euro Credit et le fonds Euro Credit Plus par une note «neutre» après le changement d’équipe. Une étape logique après un tel changement au sein d’une équipe», estime M. Van der Heijden. Je pense que nous avons un bon score avec le neutre. Bien sûr, nous discutons activement avec Morningstar. Nous leur avons présenté la nouvelle équipe, et montré quelles ont été nos performances».
Maintenant que l’équipe est au complet, elle veut aller de l’avant à toute vapeur. Van der Heijden : «Joost vient de parler de changements, qui peuvent mener à de belles choses. C’est maintenant le cas. Personne n’attendait cela, mais quand je regarde l’équipe actuelle et ses différents parcours, la bonne coopération et l’énorme volonté de cette équipe de poursuivre la performance…. Ensuite, je suis très satisfait de la reconstruction et j’envisage l’avenir avec beaucoup de confiance».