Rothschild & Co Asset Management a lancé le premier produit de sa gamme durable 4 Change. La stratégie climatique vise un portefeuille avec des objectifs agressifs en matière de réduction des émissions, sans restrictions au niveau sectoriel.
A l’occasion de la présentation de ses perspectives économiques pour 2020, Rothschild & Co Asset Management avait annoncé le lancement prochain d’une gamme de quatre fonds durables sous l’appellation 4 Change, spécialisés sur différentes thématiques telles que la micro-finance, les valeurs humaines, les obligations vertes ou le changement climatique. Ce dernier produit est désormais disponible sur le marché belge sous le nom R-co 4 Change Climate Equity Europe.
Participation
Géraldine Gouges (Responsable de l’investissement durable) souligne que les efforts du gestionnaire français dans ce domaine remontent à près de dix ans, et débouchent aujourd’hui sur cette gamme 4 Change, avec l’intégration des enjeux ISR dans l’analyse des sociétés, l’obligation d’avoir une note minimale pour entrer dans la composition des portefeuilles ainsi qu’un engagement actif lors des votes aux assemblées générales.
Cet engagement se marque également par la participation à l’initiative Climate Action 100+ qui vise à mutualiser 450 investisseurs institutionnels (pesant 41.000 milliards de dollars en actifs sous gestion) pour faire pression sur les cent plus grands groupes pollueurs au monde ; ainsi que par l’initiative Up 2 Green qui vise à reverser une partie des commissions de gestion pour replanter 55.000 arbres sur les cinq prochaines années afin de compenser les émissions en CO2 de la société.
Trajectoire
Au niveau de R-co 4 Change Climate Equity Europe, Anthony Bailly (gestionnaire du fonds) souligne avoir l’ambition de se démarquer des autres produits thématiques sur le changement climatique. « En Europe, 90% des émissions de CO2 proviennent de 5 secteurs, à savoir les utilities, la chimie, la production d’énergie (pétrole et gaz), les matières premières et la construction. A l’inverse de nombreux autres fonds, nous estimons qu’il est important de garder le dialogue ouvert avec ces entreprises et d’infléchir leur trajectoire ».
Dans la pratique, le fonds vise initialement une intensité carbone inférieure de 20% à celle de l’indice Stoxx 600, et diminuer ensuite cette intensité de 5% par an jusqu’en 2030. « A cette date, l’intensité carbone de notre portefeuille devrait avoir été réduite de 50% par rapport au niveau actuel », souligne Anthony Bailly. Et cet effort sera encore plus important si l’intensité carbone de l’indice de référence diminue également. « Une partie de notre portefeuille visera à accompagner la transition des acteurs qui se sont engagées sur des programmes ambitieux de réduction de leurs émissions », un groupe dans lequel nous retrouvons Solvay.
Emissions
« Outre l’engagement des directions, il faut aussi que la situation financière soit saine et que la valorisation soit attractive ». Enel ou Peugeot sont deux autres groupes appartenant à des secteurs polluants qui sont détenus dans le portefeuille en raison de leurs objectifs agressifs dans le domaine de la réduction des émissions de carbone. « Le poids des cinq secteurs les plus polluants représente 19% de l’indice Stoxx 600 et 17% de notre portefeuille ». Le fonds a pour objectif d’avoir une exposition supérieure à 50% des secteurs les plus polluants dans l’indice, soit 9,5% des actifs sous gestion, « un objectif que nous dépassons largement ».
Anthony Bailly souligne qu’il est difficile de trouver des groupes compatibles à la stratégie d’investissement dans le segment des matières premières. « Il n’y a pas vraiment un groupe qui ressort de notre analyse dans ce secteur ». Les dix premières positions du portefeuille montrent une exposition forte sur la pharmacie (Sanofi, Roche, Novartis, GlaxoSmithkline), la consommation (L’Oréal, Nestlé, Danone) ou la distribution (Carrefour).